Menon Munien: «Il faut arrêter de penser en termes d’examens»

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Menon Munien, coordinateur des écoles de la Zone d’éducation prioritaire (ZEP).

Menon Munien, coordinateur des écoles de la Zone d’éducation prioritaire (ZEP).

Les taux de réussite varient dans les écoles ZEP et certaines affichent toujours un taux de réussite de moins de 20 %. Comment l’expliquez-vous ? 
D’abord, les pre-requisites des enfants ne sont pas les mêmes. Certains n’ont pas connu l’école maternelle et ont une base extrêmement faible. La misère est un facteur important aussi, nous travaillons avec des enfants stressés et émotionnellement instables.

Comment expliquer que certaines écoles n’arrivent toujours pas à décoller ? 
Chaque école a ses propres réalités. Ce qui marche vraiment, c’est quand on arrive à créer une synergie avec les écoliers, les enseignants, le maître d’école, les travailleurs sociaux et les différents partenaires, dont le ministère de l’Éducation. Malheureusement, chaque année, les paramètres changent. On se retrouve avec de nouveaux élèves, de nouveaux enseignants.

Pourquoi ne pas revoir le système de ZEP? 
Il est faux de dire qu’il n’a pas évolué. Au départ, le concept ZEP était un peu comme une Intensive Care Unit (ICU). Maintenant, on va plutôt vers la création d’un système qui prend en considération la communauté et qui fortifie l’enseignement. On a bougé de l’ICU au Fortified Learning. Cela a fait ses preuves dans plusieurs établissements.

À l’école de Barkly, par exemple, on a commencé par un taux de réussite de 15-17 %. Aujourd’hui, nous en sommes à 50 %. Bien sûr, dès janvier une attention particulière sera accordée à ces écoles dont les taux d’échec sont conséquents.

Les enseignants parlent d’une baisse de niveau généralisée. Ils soutiennent qu’avec la promotion automatique, certains élèves arrivent au secondaire mais sont incapables de lire et d’écrire… 
Je suis d’avis qu’il ne faut jamais perdre espoir. Et puis, comment peut-on dire que le niveau est en baisse ?

Les questionnaires parlent d’eux-mêmes. Par exemple, en mathématiques, des questions ont été simplifiées pour guider les élèves vers le résultat final… 
Le PSAC est différent du CPE. Le CPE avait une finalité. Soit vous réussissiez, soit vous échouiez. Le PSAC opte pour l’inclusion. Nou tou nou zanfan morisien! Il faut pouvoir prendre le temps nécessaire pour permettre à tous les élèves de réussir.

Mais qu’en est-il de la qualité de l’enseignement ? 
Le but de la réforme éducative est d’assurer la scolarité jusqu’en Grade 9. L’éducation ne comprend pas que le volet académique mais aussi les valeurs et les principes. L’examen, à présent, prône la formation et l’inclusion. Avant le CPE choisissait 2 000 meilleurs élèves et les autres étaient éliminés du système. Ce n’est pas correct.

Il n’empêche qu’un grand nombre d’enseignants ne sont pas convaincus par cette réforme… 
Ces gens auraient peut-être souhaité que seuls les plus intelligents réussissent. Il faut arrêter de penser en termes d’examens. Je peux comprendre les craintes des instituteurs qui ne connaissent que leurs pet subjects et répètent les mêmes choses matin, midi et soir. Combien d’élèves ont fait les mathématiques, l’anglais et le français et sont aujourd’hui dans des professions qui n’ont rien à voir avec ces matières ? Aujourd’hui l’accent est mis sur la vraie éducation, pas que sur le côté académique. Attendons voir les résultats.


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