Preta-Rara, la porte-voix des domestiques au Brésil

0
106

[ad_1]

Joyce Fernandes, alias Preta-Rara, en 2016.
Joyce Fernandes, alias Preta-Rara, en 2016. NELSON ALMEIDA / AFP

C’est un autre Brésil que dévoile le livre de Preta-Rara. Un Brésil intime et pourtant sans aucun secret pour la population : la vie des domestiques au sein des familles des classes sociales moyennes et supérieures. Le géant latino-américain est le pays qui compte le plus grand nombre de travailleurs domestiques au monde, avec près de 6,4 millions de personnes, selon le dernier recensement, en 2018.

Soixante-dix-huit pour cent d’entre eux sont des femmes noires qui, comme Preta-Rara, n’ont pas eu d’autres choix professionnels que de reprendre le balai qu’avaient tenu avant elles leur mère et leur grand-mère. Son livre, Eu, empregada doméstica (« Moi, employée domestique », éd. Letramento, non traduit), est l’aboutissement d’une colère transformée en combat par cette jeune femme de 32 ans. Une colère qu’elle a racontée en 2016 sur les réseaux sociaux, et qui a mis au jour les réalités de la condition des domestiques au Brésil.

« Il y a trois ans, alors que je cuisinais chez moi, je me suis souvenue d’une de mes anciennes patronnes qui m’interdisait de cuisiner pour moi et de manger dans sa vaisselle. J’ai raconté cela sur Facebook parce que toutes ces petites humiliations qu’une employée de maison doit supporter m’ont mise en colère. À la fin de mon récit, j’ai mis un hastag, #euempregadadoméstica, et j’ai reçu des centaines de témoignages me racontant des tas d’abus. J’ai alors créé une page Facebook pour les recueillir et les publier de façon anonyme », raconte Preta-Rara, de son vrai nom Joyce Fernandes, qui a été domestique pendant sept ans.

Des ménages pour payer ses études

« Je ne voulais pas travailler comme employée de maison, mais, à 18 ans, j’envoyais des CV partout et je n’avais jamais de réponse. Un jour, un ami m’a conseillé d’enlever ma photo et là, effectivement, on me contactait pour me proposer un entretien. Le problème est que je ne pouvais pas cacher mon physique de femme noire », explique Joyce Fernandes.

Elle se résout à faire des ménages pour vivre, mais aussi pour se payer des études dans une université privée afin de devenir professeure d’histoire, une passion transmise par un enseignant. « Les livres étaient hors de prix pour ma famille, mais une de mes patronnes avait une magnifique bibliothèque. Je faisais rapidement le ménage pour lire pendant une demi-heure. C’est là que j’ai lu la biographie de la militante communiste Olga Benário écrite par le journaliste Fernando Morais. »

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: