L’Inde adopte une loi très controversée contre les musulmans

0
134

[ad_1]

Le ministre de l’intérieur indien, Amit Shah, à son arrivée au Parlement, à New Delhi, le 10 décembre.
Le ministre de l’intérieur indien, Amit Shah, à son arrivée au Parlement, à New Delhi, le 10 décembre. PRAKASH SINGH / AFP

Le Parlement indien a définitivement adopté la réforme de la loi sur la nationalité qui modifie très substantiellement le principe du sécularisme ou de laïcité inscrit dans la Constitution et va contribuer à faire des musulmans des citoyens de seconde zone. La chambre haute, la Rajya Sabha, qui avait rejeté le texte en 2016, l’a approuvé, mercredi 11 décembre, comme la chambre basse, la Lok Sabha, deux jours plus tôt.

Le texte – le Citizenship Amendment Bill –, qui amende une loi de 1955, régularise les réfugiés hindous, sikhs, chrétiens, jains, bouddhistes, parsis, arrivés avant 2014, qui ont fui « pour des raisons religieuses » l’Afghanistan, le Pakistan ou le Bangladesh, s’ils résident en Inde depuis au moins six ans. Seuls les résidents musulmans sont exclus du dispositif. Ils resteront des sans papiers, c’est-à-dire sans droits. Le gouvernement n’a donné aucune indication précise sur leur devenir.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Inde, Narendra Modi aggrave la marginalisation des musulmans

La réforme poursuit deux buts principaux : légaliser les hindous venus de l’extérieur et, au contraire, écarter les musulmans venus de l’extérieur. Elle marque un pas de plus dans la volonté du premier ministre Narendra Modi et des nationalistes hindous au pouvoir d’imposer l’idéologie de l’« hindutva » (« hindouité »), une nation pour les hindous. Le Congrès, le vieux parti de l’Indépendance dirigé par le clan Gandhi a, en vain, dénoncé une loi qui va à l’encontre « de l’idée de l’Inde ».

Victoire pour le ministre de l’intérieur Amit Shah

Dans les Etats de Tripura et d’Assam, au nord-est du pays, concernés au premier plan par cette loi, la contestation a été vive ces dernières heures. En réponse à une série de manifestations, le gouvernement a coupé le réseau internet dans dix districts de l’Assam, frontalier du Bangladesh et imposé un couvre-feu à Guwahati, une des principales villes, où les affrontements ont été particulièrement violents. L’armée a été déployée en renfort. Les journalistes étrangers ont été interdits d’accès voilà plusieurs semaines, comme au Cachemire, confiné depuis le 5 août.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Inde, Amit Shah, le bras droit sans scrupule de Narendra Modi

L’adoption du Citizenship Amendment Bill marque une importante victoire pour le ministre de l’intérieur Amit Shah, l’homme politique le plus proche du chef du gouvernement Narendra Modi, souvent présenté par les nationalistes comme le potentiel futur dirigeant du pays. Ancien chef du parti au pouvoir, le Parti du peuple indien (BJP), il est entré au gouvernement en mai, après la réélection de Narendra Modi.

Pas un jour ne passe sans que le ministre ne fasse l’actualité par des déclarations controversées. La session d’hiver du Parlement, qui s’achèvera le 13 décembre, l’a mis au-devant de la scène chaque jour. Comme un signe ostentatoire supplémentaire, il s’est présenté au Parlement, lundi 9 décembre, jour de l’examen de la réforme à la Lok Sabha, vêtu d’un gilet couleur safran, le symbole des nationalistes hindous. Il a traité à de multiples reprises les réfugiés musulmans de « termites ». Narendra Modi et Amit Shah se partagent les rôles, le premier celui de rassembleur, magnanime, le second celui d’agitateur et de provocateur.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: