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La rue Cambridge Gardens aura rarement connu pareille agitation politique. En ce dimanche 8 décembre au matin, froid et ensoleillé, un groupe de militants travaillistes frappe aux portes de cette petite avenue résidentielle de classes moyennes du nord de Kensington, en plein Londres. Sur le trottoir d’en face, les militants démocrates libéraux font de même. Les deux groupes concurrents chassent sur les mêmes terres avec le même argument : « Si vous voulez arrêter le Brexit, il faut voter pour nous. »
La scène symbolise à la perfection la division des opposants au Brexit pour les élections législatives du 12 décembre au Royaume-Uni. Tous les sondages le montrent : il existe aujourd’hui une très légère majorité (autour de 53 %) pour rester dans l’Union européenne. Mais les brexiters sont réunis derrière un seul parti, les conservateurs de Boris Johnson, tandis que les opposants sont scindés en deux : les travaillistes de Jeremy Corbyn et les lib-dem de Jo Swinson. Selon Matthew Goodwin, politologue à l’université du Kent, M. Johnson rassemble 72 % des intentions de vote de ceux qui avaient voté pour le Brexit en 2016, tandis que les travaillistes n’obtiennent que 48 % de ceux qui avaient voté contre.
« La différence, c’est qu’on est les vrais anti-Brexit, alors que les travaillistes sont dirigés par quelqu’un qui croit au Brexit en secret », persifle l’un des militants lib-dem sur le trottoir de Cambridge Gardens. Aux électeurs de se débrouiller avec ça…
Un territoire très « remainer » mais extrêmement inégalitaire
Londres est un bastion essentiel pour les travaillistes. Alors que le nord de l’Angleterre est grignoté par les conservateurs, le parti de M. Corbyn a obtenu 59 % des voix des Londoniens en 2017, remportant 49 des 73 sièges en jeu. S’il veut progresser, il a besoin de faire encore mieux dans cette ville. Les derniers sondages suggèrent que ce ne sera pas le cas, indiquant qu’il pourrait même perdre un ou deux sièges. Dans ce scénario, Londres resterait travailliste, mais ne ferait pas basculer le résultat national.
Kensington est à l’image de la capitale britannique, jusqu’à la caricature : il s’agit d’un territoire très « remainer » (à 68,8 % pour le maintien dans l’Union européenne lors du référendum de 2016), mais extrêmement inégalitaire. A proximité de Cambridge Gardens se trouve la tristement célèbre tour Grenfell, qui domine tout le quartier. Il en reste une énorme colonne bâchée de blanc, avec tout en haut, un gros cœur vert et l’inscription « à jamais dans nos cœurs ».
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