c’est la tâche à laquelle semble s’atteler, tardivement, Paris »

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Jean-Yves Le Drian, le ministre français des affaires étrangères, et Tomas Petricek, son homologue tchèque, à Prague, le 6 décembre 2019.
Jean-Yves Le Drian, le ministre français des affaires étrangères, et Tomas Petricek, son homologue tchèque, à Prague, le 6 décembre 2019. MICHAL CIZEK / AFP

Chronique. Jamais sans nous : clair et ferme, le message a été abondamment passé de Berlin vers Paris, après le choc causé par l’annonce de l’initiative de rapprochement avec la Russie lancée par le président Emmanuel Macron à la fin de l’été. L’Allemagne, ce partenaire si proche qu’on prétend ne rien pouvoir faire sans elle, n’avait pas été mise dans la boucle d’un objectif diplomatique pourtant présenté comme majeur par le chef de l’Etat… Encore un accroc !

Pour Berlin, cette omission volontaire était d’autant plus difficile à avaler que ce nouveau dessein macronien n’est en rien incompatible avec la politique étrangère allemande, par ailleurs impliquée au côté de la France dans la recherche d’une issue au conflit russo-ukrainien. Certes, personne n’accusera Angela Merkel de tendresse excessive pour Vladimir Poutine, qu’elle connaît trop ; mais c’est l’Allemagne, pas la France, qui est à l’origine du gazoduc Nord Stream 2 pour faire venir du gaz russe en contournant l’Ukraine, et les entreprises allemandes se pressent plus nombreuses à Moscou que les françaises. En réalité, laisse-t-on entendre à Paris, la stratégie de cavalier seul de M. Macron avait un but, celui de secouer Berlin : il a été atteint.

Lourd passif à rattraper

Voici donc les responsables allemands évoquant aussi une évolution possible « à long terme » de la relation avec la Russie, et l’ambassadeur Pierre Vimont, chargé par l’Elysée de suivre ce nouveau dossier, faisant un crochet par Berlin avant Moscou. Les Allemands, cependant, ont d’autres participants à cœur : leurs voisins à l’Est. « Que la Pologne et les Baltes se rassurent, déclarait il y a deux semaines le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, à Berlin : cette approche à l’égard de la Russie ne se fera pas par-dessus leur tête. » Pour Thomas Bagger, conseiller diplomatique du président allemand Frank-Walter Steinmeier, « élaborer un nouveau consensus sur la Russie ne pourra se faire sans l’Allemagne et l’Europe centrale ».

Pour arrondir les angles, on lance donc l’offensive sur l’un des territoires les moins hostiles, la République tchèque

Cajoler l’Europe centrale : c’est la tâche à laquelle semble s’atteler, tardivement, Paris. L’Elysée a beau se défendre d’avoir ignoré cette région et mettre en avant les voyages qu’y a déjà faits M. Macron, il y a un lourd passif à rattraper. L’image d’une France trop accrochée à son rocher latin, laissant à l’Allemagne la gestion de son arrière-cour de la Mitteleuropa, est tenace ; quelques visites au pas de course ne suffiront pas à l’effacer, pas plus que l’image d’arrogance qui colle à la peau des Français en général et de ce président en particulier.

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