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Des dizaines de milliers de militants prodémocratie sont descendus dans les rues de Hongkong dimanche 8 décembre, une manifestation destinée à marquer l’anniversaire de six mois de contestation et à laisser une « dernière chance » aux autorités pour qu’elles répondent à leurs revendications. Ils ont convergé en début d’après-midi, sous un ciel hivernal radieux, vers l’île de Hongkong pour participer à ce rassemblement qui s’annonçait comme le plus important depuis des mois.
L’ex-colonie britannique traverse depuis juin sa crise la plus grave depuis sa rétrocession à Pékin en 1997, avec des actions quasiment quotidiennes pour réclamer des réformes démocratiques ou demander une enquête sur le comportement de la police. Cette manifestation se déroule deux semaines après le triomphe des candidats prodémocratie lors des élections locales du 24 novembre, qui est venu démentir l’affirmation des autorités selon laquelle la majorité silencieuse s’opposerait aux manifestants.
« Injustice systématique »
Nombre de manifestants entendaient exprimer dimanche leur colère à l’égard de Pékin et de la chef de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam, qui continuent de refuser d’accéder à des demandes renforcées par la large victoire électorale des prodémocratie.
« Quelle que soit la façon dont nous exprimons nos opinions, par une marche pacifique, par des élections civilisées, le gouvernement n’écoutera pas », déplore un manifestant de 50 ans se faisant appeler Wong. « Il n’obéit qu’aux ordres du Parti communiste chinois ». « Ce qui a agité la société ces derniers mois ne disparaîtra pas si le gouvernement refuse de résoudre le problème d’une injustice systématique », estime Sirius Tam, 21 ans, le visage caché par un masque de « Pepe la grenouille » devenue la mascotte du mouvement prodémocratie.
La police hongkongaise a autorisé ce rassemblement organisé par le Front civique des droits de l’homme (en anglais, CHRF pour Civil Human Rights Front) à travers l’île de Hongkong, une première depuis la mi-août. « C’est la dernière chance donnée par le peuple à Mme Lam », avait déclaré vendredi aux journalistes Jimmy Sham, un des responsables du CHRF. Le défilé de dimanche suit un parcours déjà maintes fois emprunté, au départ du parc Victoria sur l’île de Hongkong, et en traversant des quartiers très commerçants. Le CHRF, qui prône la non-violence, avait organisé les grandes manifestations de juin et juillet.
Au cours des derniers mois, les autorités hongkongaises ont interdit les principaux rassemblements, invoquant des risques de violences. D’importantes manifestations n’ont cependant pas cessé de braver ces interdictions, et nombre d’entre elles ont dégénéré en affrontements violents entre les protestataires et les forces de l’ordre, plongeant la mégapole, habituellement ordonnée, dans la récession, voire le chaos.
Craintes d’un retour de la violence
Dimanche, les autorités redoutaient un retour de la violence. Quelques heures avant le début de la manifestation, la police a présenté des armes, notamment un pistolet et des couteaux, affirmant les avoir saisis lors d’opérations de police, dans la nuit. Onze personnes ont été arrêtées. « Nous pensons que le groupe avait l’intention d’utiliser ces armes pour inciter au chaos lors du rassemblement (…) et d’attaquer la police », a déclaré à la presse le commissaire principal Lee Kwai-Wa, du bureau de la lutte contre le crime organisé.
Ce rassemblement intervient à la veille de l’anniversaire des six mois de mobilisation. Celle-ci avait débuté avec une manifestation considérable, le 9 juin, contre un projet de loi qui visait à autoriser les extraditions vers la Chine, et qui a depuis été enterré. De nombreux forums en ligne utilisés par les protestataires appellent à marquer lundi cet anniversaire par une nouvelle action de blocage de grande ampleur des transports en commun, en cas d’absence de réponse de l’exécutif local.
Mais aucun signe ne laisse présager un changement de position de Mme Lam. Depuis les élections locales, la chef de l’exécutif, dont le taux de soutien au sein de la population est à un niveau historiquement bas, n’a fait aucune concession au camp prodémocratie.
La réputation de la police a également été sérieusement écornée par ces mois de troubles. Elle a cependant défendu sa manière de gérer les manifestations et affirmé que les forces de l’ordre étaient confrontées à une montée en puissance de la violence des protestataires les plus radicaux.
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