En Ukraine, la peur et l’espoir avant le sommet de Paris pour la paix

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Des activistes du parti d’extrême droite Right Sector manifestent à Kiev le 1er décembre.
Des activistes du parti d’extrême droite Right Sector manifestent à Kiev le 1er décembre. SERGEI SUPINSKY / AFP

Andrii Riabeka a découvert l’appel à manifester, mais hésite encore. Puis affirme : « J’irai sans doute. J’ai peur de la faiblesse de mon président. » Le point de ralliement est à Kiev, dimanche 8 décembre, sur la place Maïdan, où s’était embrasée l’Ukraine fin 2013-début 2014 en clamant son amour pour l’Europe. Cette fois-ci, le mot d’ordre est « l’unité du pays ».

A 30 ans, l’ancien volontaire de l’armée était parti combattre dans le Donbass, dans l’est du pays, pour lutter contre les séparatistes et leur parrain russe, qui a installé dans la région deux « Républiques » autoproclamées. Aujourd’hui, il est comme la plupart des vétérans. Il espère la paix, mais redoute que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ne fasse trop de concessions à son homologue russe, Vladimir Poutine, lors du sommet prévu à Paris le 9 décembre. « Tout le monde veut un cessez-le-feu. Mais à quel prix ? », dit-il.

La réunion, dite en « format Normandie », à laquelle participent comme facilitateurs le président français, Emmanuel Macron, et la chancelière allemande, Angela Merkel, vise à relancer un processus diplomatique vertueux. L’objectif reste de normaliser la situation dans l’est de l’Ukraine après trois années de gel entre Kiev et Moscou. Paris et Berlin espèrent parvenir à mettre en œuvre les accords de Minsk, signés en 2015 puis à nouveau en 2016, mais appliqués en partie seulement.

Dialogue avec Moscou

Pour Volodymyr Zelensky, élu haut la main en avril sur la promesse d’en finir avec la guerre, le sommet est à la fois une victoire et un défi. Sa victoire, c’est d’être parvenu à dialoguer à nouveau avec Moscou. Une initiative saluée par 75 % de la population, selon un sondage de l’institut Initiatives démocratiques et de l’Institut international de sociologie de Kiev, daté de novembre.

Le défi consiste à trouver une marge de négociation face à Vladimir Poutine, et ensuite à faire accepter des compromis éventuels à sa propre population. Depuis la reprise des pourparlers, diverses manifestations ont déjà agité Kiev. La rue suspecte M. Zelensky d’être prêt à « vendre » le Donbass pour faire taire les armes. Elle redoute que l’ancien acteur de série télévisée, jeune (41 ans) et novice en politique, ne soit pas armé pour affronter le chef du Kremlin. Ce procès en naïveté a encore été renforcé par la diffusion du coup de téléphone échangé entre le chef d’Etat ukrainien et Donald Trump l’été dernier, dans lequel Zelensky multipliait les politesses envers le locataire de la Maison Blanche, qui l’aurait menacé de suspendre l’octroi d’une aide militaire.

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