A Prague, Le Drian veut rassurer les pays d’Europe centrale sur le dialogue avec la Russie

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Le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et son homologue tchèque, Tomas Petricek, à Prague, le 6 décembre.
Le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et son homologue tchèque, Tomas Petricek, à Prague, le 6 décembre. MICHAL CIZEK / AFP

Certains étaient âgés, et cet âge renvoyait à des temps héroïques que l’Europe a trop vite oubliés, ceux de 1989, de la « révolution de velours ». Vendredi 6 décembre, dans un salon de l’ambassade de France à Prague, le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, a pris place devant un groupe de signataires de la Charte 77, les vétérans du mouvement démocratique tchèque. Ils n’ont pas parlé au ministre de leurs luttes passées, mais du monde tel qu’il est. De la Chine et des Ouigours, des migrants, mais surtout de la Russie. « Elle est un vrai danger non seulement pour l’Europe centrale et orientale, mais pour l’Union européenne », a dit Monika Pajerova, figure de la révolution en 1989.

Jean-Yves Le Drian s’attendait à l’interpellation. « On dit qu’il faut une grande cuillère pour manger avec les Russes. Nous avons une grande cuillère et nous savons l’utiliser quand il faut », a-t-il assuré. Et le ministre de citer un chiffre, 1,5 milliard d’euros. « C’est le prix de la liberté », pour avoir renoncé à la livraison des deux navires de guerre Mistral commandés par la Russie à la France. « C’est parce qu’on est ferme qu’on peut parler », a ajouté le ministre français.

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Jean-Yves Le Drian s’est rendu, vendredi, à Prague avec une priorité : prolonger le message d’Emmanuel Macron sur la refonte indispensable de la sécurité européenne, délivré deux jours plus tôt lors du sommet de l’OTAN à Londres. Consciente du trouble causé en Europe centrale et orientale par l’ouverture vers la Russie, la France cherche à en faire la pédagogie, en donnant des garanties de solidarité. Le baume des mots, au sujet d’un destin européen en partage, et la promesse d’une sécurité commune.

Regarder le monde tel qu’il est

Le ministre a pris la parole dans le cadre d’un colloque à l’université Charles de Prague sur l’après-1989. Il a voulu exprimer une attention française – si négligée depuis trente ans – à l’égard des préoccupations de cette partie de l’Europe. Tissant un lien avec la fin de l’époque communiste, le ministre a dit comprendre « l’attachement des pays anciennement dans le bloc de l’Est à la souveraineté nationale ». Mais, a-t-il noté, « la souveraineté européenne, ce n’est ni le retour du Saint-Empire ni le retour de la doctrine Brejnev à la mode bruxelloise ».

La France invite les Européens à regarder le monde tel qu’il est, dégradé, et à se mobiliser pour que le continent ne devienne pas un terrain d’affrontement entre les autres grandes puissances. « Avec la suppression du traité sur les forces conventionnelles en Europe, la fin du traité sur les forces nucléaires intermédiaires et les incertitudes qui pèsent d’ici à 2021 sur le traité New Start, l’Europe risque de se retrouver le théâtre d’une compétition militaire et nucléaire débridée, sans foi ni loi, a dit le ministre. Nous n’avons pas vécu une telle situation depuis la fin des années 1960, au lendemain des crises de Berlin et de Cuba. »

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