Au Nagaland, dans le nord-est de l’Inde, la population craint une dilution de son identité

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Des Nagas accrochent une bannière aux couleurs de leur drapeau, le 30 octobre 2019, à Kohima, capitale de l’État du Nagaland, au nord-est de l’Inde.
Des Nagas accrochent une bannière aux couleurs de leur drapeau, le 30 octobre 2019, à Kohima, capitale de l’État du Nagaland, au nord-est de l’Inde. Yirmiyan Arthur / AP

La réforme de la loi sur la nationalité indienne soulève beaucoup d’inquiétudes au Nagaland, même si ce petit Etat montagneux devrait bénéficier d’un statut spécifique afin de ne pas déséquilibrer sa composition ethnique. Dans cette région collée à la frontière birmane, on peine à croire aux promesses que le gouvernement Modi a faites ces derniers jours aux populations tribales du nord-est de l’Inde. Non pas que celles-ci, très majoritairement chrétiennes, soient choquées par le traitement réservé aux musulmans originaires du Bangladesh voisin, au contraire. Mais parce qu’elles voient d’un mauvais œil la légalisation prochaine des migrants hindous, présents en nombre croissant dans la région.

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Le texte adopté en conseil des ministres, mercredi 4 décembre, exclut pourtant du dispositif envisageant d’accorder la nationalité indienne aux immigrés non musulmans, l’essentiel du territoire couvert par les sept Etats de l’union indienne se trouvant à l’est du Bangladesh. A Kohima, capitale du Nagaland, le Nationalist Democratic Progressive Party (NDPP) au pouvoir depuis 2018, en coalition avec le BJP du premier ministre, Narendra Modi, a remercié le ministre de l’intérieur, Amit Shah, « pour sa magnanimité et sa sagesse (…) vis-à-vis des sentiments et des émotions des peuples du Nord-Est ».

Selon Kekhrie Yhome, président du centre de recherches Kohima Institute, « il serait assez problématique d’appliquer le nouveau droit d’asile au Nagaland, car cela entraînerait la légalisation définitive d’un grand nombre de migrants en situation irrégulière et entérinerait une dilution de l’identité naga, à laquelle les gens sont fermement attachés ». Le spectre d’une volonté délibérée de New Delhi de modifier la démographie locale, en encourageant l’installation des hindous pour mieux contrôler les mouvements insurgés d’un Etat qui réclame son indépendance depuis le départ des Britanniques en 1947, s’éloigne donc momentanément.

« Intelligence diabolique »

Depuis le cessez-le-feu signé entre les rebelles naga et le gouvernement indien en 1997, le calme prévaut. En 2015, un processus de paix a été engagé par Narendra Modi afin de définir un modus vivendi. Mais à la date butoir du 31 octobre 2019, les négociations n’ont pu être conclues en raison, notamment, d’un désaccord sur le statut des tribus naga vivant dans les Etats limitrophes de Manipur, de l’Assam et de l’Arunachal Pradesh, laissant planer un fort sentiment de méfiance à Kohima.

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« Amit Shah n’a aucun scrupule, il a récemment menti devant la représentation nationale en affirmant que Farooq Abdullah, l’un des principaux leaders politiques du Cachemire, n’avait pas été arrêté, alors que ce dernier était sous les verrous. Il peut très bien revenir sur ses engagements à l’égard des Etats du Nord-Est, lorsque la réforme de la nationalité arrivera en débat dans l’hémicycle », estime l’ancien journaliste local Charles Chasie.

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