Quand la Chine s’éduquera

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Dans une école de Shanghai, en septembre 2017.
Dans une école de Shanghai, en septembre 2017. CHANDAN KHANNA / AFP

Editorial. La Chine rivalise désormais avec les grandes nations dans la course mondiale à l’excellence scolaire, comme l’atteste la dernière étude menée dans le cadre du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l’OCDE.

Dans le classement publié mardi 3 décembre, le groupement des quatre entités administratives parmi les plus riches de Chine (les villes de Pékin et de Shanghaï ainsi que les provinces du Jiangsu et du Zhejiang) arrive en tête. Ce palmarès mesure le niveau des élèves de 15 ans en mathématiques, sciences et compréhension de l’écrit. Macao se situe à la troisième place (derrière Singapour) et Hongkong à la quatrième. Si cette domination doit être interprétée avec précaution, elle a néanmoins de quoi marquer les esprits à propos de la rapidité de la montée en puissance du pays et des efforts qu’il consacre à l’éducation, comme levier de son influence mondiale.

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Evidemment, ne prendre en compte que les régions les mieux dotées du pays constitue un biais majeur pour juger du niveau réel global des adolescents. Les grands pays sont évalués dans toute leur diversité démographique. La Chine se garde bien de faire entrer dans les statistiques les élèves des régions de l’Ouest, plus reculées et bien moins dynamiques que celles des côtes. Ainsi, le classement du pays ne reflète pas la pénurie criante de professeurs dans les campagnes et les importants écarts de compétences avec ceux des villes, qui ont indubitablement un impact sur le niveau des classes.

Tendances suicidaires

N’empêche, les résultats obtenus par les élèves chinois dans les zones considérées sont impressionnants. Non seulement ils obtiennent globalement de bien meilleurs scores, mais la proportion des adolescents obtenant les notes maximales est trois à quatre fois supérieure à la moyenne de l’OCDE. En mathématiques, 44 % d’entre eux parviennent à l’excellence, contre seulement 11 % dans les autres pays.

Cette réussite s’explique d’abord par un nombre d’heures consacrées à ces matières très supérieur à ceux des autres systèmes scolaires. A ce volume de travail s’ajoute une pression maximale de la part des familles, qui ne reculent devant aucun sacrifice. Cours privés dès 3 ans, travail à la maison pouvant aller jusqu’à plusieurs heures par jour à partir du CP, organisation d’« olympiades de mathématiques », sont le lot quotidien de ces jeunes Chinois. Le but consiste à décrocher le gaokao, le concours d’entrée à l’université, devenu une véritable obsession pour de nombreuses familles, parce que déterminant pour toute une vie.

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La face sombre de cette réussite se révèle lorsqu’il s’agit d’évaluer le bien-être à l’école. La Chine dégringole alors dans les profondeurs du classement. La progression des tendances suicidaires et la multiplication des décrochages scolaires ont alerté les autorités chinoises. Il y a un an, une trentaine de mesures pour inciter à réduire la charge de travail des enfants ont été annoncées. Mais elles se heurtent à la résistance des parents, qui demandent toujours plus à leur progéniture.

La Chine n’a donc rien d’un modèle. Toutefois les résultats obtenus dans le cadre de PISA montrent que le pays est en train de franchir une nouvelle étape en construisant une redoutable machine à matière grise. C’est un défi dont nous devons être pleinement conscients si nous voulons rester compétitifs dans un monde où l’éducation et la formation vont devenir plus que jamais les moteurs de la puissance et de l’influence d’un pays.

Le Monde

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