« Dépenses, recettes fiscales… Les mauvais calculs de Jeremy Corbyn »

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Jeremy Corbyn à York, le 1er décembre 2019.
Jeremy Corbyn à York, le 1er décembre 2019. PAUL ELLIS / AFP

Chronique. Le Royaume-Uni est le pays d’Europe occidentale le plus inégalitaire de tous, non seulement entre les classes sociales, mais aussi géographiquement. Il n’est pas étonnant, dans ces conditions, de voir émerger après une décennie d’austérité et de stagnation des salaires un Parti travailliste beaucoup plus à gauche qu’autrefois, sous la houlette de son leader, Jeremy Corbyn.

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Pendant sa campagne pour les élections législatives du 12 décembre, celui-ci a promis un très grand plan de dépenses. Embauches massives dans les hôpitaux, augmentation de 5 % des salaires des fonctionnaires dès la première année, suppression des frais universitaires, scolarité gratuite pour tous dès l’âge de deux ans (au lieu de quatre ans actuellement), forts investissements dans les énergies renouvelables et les économies d’énergie… Au total, le parti travailliste envisage 83 milliards de livres (97 milliards d’euros) de dépenses courantes supplémentaires et 55 milliards de livres d’investissements (65 milliards d’euros) en plus par an.

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C’est énorme, l’équivalent d’une hausse de 15 % du budget annuel du Royaume-Uni, mais c’est potentiellement crédible. Les dépenses de l’Etat britannique passeraient alors autour de 45 % du produit intérieur brut (PIB), au-dessous du niveau actuel de l’Allemagne et de la France.

Ne pas faire fuir l’électorat des classes moyennes

« La vision du Parti travailliste est un Etat pas tellement différent de ce qui existe dans certaines économies d’Europe occidentale qui marchent bien », rappelle Paul Johnson, le directeur de l’Institute for Fiscal Studies, un institut d’analyses économiques. Pour le Royaume-Uni, ces dépenses consisteraient à revenir au niveau que le pays connaissait au milieu des années 1970. En d’autres termes, le Parti travailliste effacerait la révolution thatchérienne.

Ce qui n’est pas crédible, en revanche, est le financement de ces dépenses. Pour ne pas faire fuir l’électorat des classes moyennes, Jeremy Corbyn promet que seuls les riches, en l’occurrence les 5 % des personnes qui gagnent le plus, devront payer des impôts supplémentaires. « Notre programme est entièrement chiffré et il n’y aura pas de hausse de TVA, ni d’impôt sur le revenu, ni de cotisations sociales pour ceux qui gagnent moins de 80 000 livres (94 000 euros) par an », assure le leader du Parti travailliste. « On est de votre côté », ajoute-t-il.

Il ajoute une hausse de l’impôt sur les sociétés, une taxe sur les transactions financières, des impôts sur les plus-values en capital et sur les dividendes… Bref, seuls « les banquiers, les milliardaires et l’establishment », pour reprendre les mots de Jeremy Corbyn, seront mis à contribution.

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