La ligne dure de Xi Jinping renforce son ennemie à Taïwan

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La présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, et son colistier, William Lai, lors du lancement de leur campagne électorale, le 17 novembre, à Taipei.
La présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, et son colistier, William Lai, lors du lancement de leur campagne électorale, le 17 novembre, à Taipei. Chiang Ying-ying / AP

Après Hongkong, Taïwan ? Si l’on en croit les sondages, les Taïwanais, qui s’apprêtent à élire leur président et leurs députés samedi 11 janvier 2020, pourraient, comme les Hongkongais le 24 novembre, apporter leurs suffrages aux partisans de la fermeté envers la Chine. Un potentiel nouveau revers majeur en perspective pour le président Xi Jinping.

Pourtant, il y a un an, nul n’envisageait un tel scénario. Le 24 novembre 2018, le Parti progressiste démocratique (DPP), dont est membre la présidente de la République de Chine, Tsai Ing-wen, avait perdu les élections municipales ainsi qu’une série de référendums sur lesquels les électeurs étaient appelés à se prononcer. Le sort de la présidente, souvent qualifiée de « bête noire de Pékin » en raison de la ligne pro-indépendantiste de son parti, semblait scellé. Le Kouomintang (KMT), favorable à un rapprochement avec la République populaire de Chine, pouvait espérer retrouver, en janvier 2020, le pouvoir perdu quatre ans plus tôt, c’est-à-dire la présidence et la majorité au Parlement.

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Mais, en 2019, en grande partie en raison de l’attitude agressive de Pékin et de la situation à Hongkong, l’opinion s’est de nouveau retournée. Les derniers sondages créditent Tsai Ing-wen, candidate à sa réélection, d’au moins 40 % des voix, contre moins de 30 %, voire parfois moins de 25 % pour Han Kuo-yu, le candidat du KMT, et 6 % à James Soong, président du Parti pour le peuple (PFP), également favorable à un rapprochement avec Pékin. « En dix mois, le rêve de Xi Jinping [d’une victoire du KMT] s’est mué en cauchemar », résume Lai I-chung, président du centre de réflexion Prospect Foundation.

Balle dans le pied

Et le pire, pour Pékin, est que Xi Jinping s’est tiré une balle dans le pied. Le 2 janvier, le secrétaire général du Parti communiste chinois a en effet tenu un discours destiné à ses « compatriotes de Taïwan » extrêmement virulent à l’égard de cette île de 23 millions d’habitants où se sont repliés les nationalistes en 1949 et dont la République populaire de Chine ne reconnaît pas l’indépendance.

« La Chine doit être réunifiée et le sera », a lancé Xi Jinping, avant de menacer : « Nous ne promettons pas de renoncer au recours à la force. » Pour lui, l’avenir de Taïwan passe par l’adoption du principe « un pays, deux systèmes », qui régit Macao et Hongkong, ces deux régions administratives spéciales de Chine. La formule fut d’ailleurs à l’origine conçue pour Taïwan. Une perspective inacceptable pour de nombreux Taïwanais et que la présidente Tsai a immédiatement rejetée. Si elle ne va pas jusqu’à proclamer l’indépendance formelle de l’île, contrairement à ce que souhaitent certains de ses partisans, elle entend que Pékin respecte la souveraineté de Taïwan. « La Chine doit faire face à la réalité de l’existence de la République de Chine [Taïwan] et ne pas nier le système démocratique que les gens de Taïwan ont construit ensemble », a-t-elle déclaré. Depuis ce discours, sa cote de popularité n’a cessé de remonter.

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