En Irak, les députés acceptent la démission du gouvernement, la contestation perdure

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Deux jours après que le premier ministre irakien a annoncé son intention de quitter le pouvoir, le Parlement a accepté dimanche 1er décembre la démission du gouvernement d’Adel Abdel Mahdi dans un Irak en deuil, y compris dans les régions sunnites jusqu’ici restées à l’écart de la contestation, alors que les violences ont fait un nouveau mort à Bagdad.

L’Assemblée, qui s’est réunie en ce premier jour de la semaine, a annoncé qu’elle allait demander au président de la République, Barham Saleh, de nommer un nouveau premier ministre. En attendant, M. Abdel Mahdi (77 ans), un indépendant sans base partisane ni populaire arrivé au pouvoir il y a treize mois, reste à son poste pour gérer les affaires courantes.

Ce vote intervient aussitôt après que le grand ayatollah Ali Al-Sistani, plus haute autorité chiite du pays, a réclamé le remplacement de M. Abdel Mahdi à l’issue de deux mois de manifestations contre le pouvoir et son parrain iranie ; une mobilisation endeuillée par plus de quatre cent vingt morts, des milliers de blessés et des violences qui se poursuivaient toujours dimanche.

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Policier condamné à mort

Pour la première fois en deux mois, un officier de police a été condamné à mort dimanche pour avoir tué deux manifestants à Kout, au sud de Bagdad. Les autorités, qui accusent depuis le 1er octobre « des tireurs non identifiés » de viser indifféremment manifestants et forces de sécurité, a reconnu par endroits un « usage excessif de la force ».

Elles ont aussi limogé en quelques heures un militaire qu’elles avaient dépêché pour « restaurer l’ordre » à Nassiriya, la ville d’origine de M. Abdel Mahdi, mais qui y a ouvert les portes du chaos jeudi. Le calme est revenu samedi soir dans cette ville, après sa reprise en main par les dignitaires tribaux qui ont fait sortir leurs combattants en armes.

Dimanche, les tribus de la ville sainte chiite de Nadjaf, elle aussi entrée dans une spirale de violence avec l’incendie mercredi soir du consulat d’Iran, tentaient d’intercéder pour que les tirs cessent. Là, aux abords du mausolée d’une figure tutélaire d’un parti chiite, des hommes en civil ont tiré sur les manifestants qui avaient incendié une partie du bâtiment. Après la mort depuis jeudi d’une vingtaine de personnes, pour beaucoup sous les tirs de ces hommes, les habitants redoutent que la situation ne dégénère plus encore.

« Une première étape »

La démission du gouvernement n’est qu’une « première étape », ont répété à l’envi les manifestants dimanche sur les places de Bagdad et des grandes villes du sud du pays. Les défilés du jour se sont transformés en processions funéraires, y compris à Mossoul, la grande ville sunnite du Nord irakien, où des centaines d’étudiants vêtus de noir se sont rassemblés.

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Les provinces sunnites, reprises à l’organisation Etat islamique (EI) il y a deux ans, s’étaient tenues à l’écart du mouvement jusqu’ici. Si leurs habitants se plaignent des mêmes maux que dans le Sud, ils redoutent d’être taxés de nostalgiques du pouvoir de Saddam Hussein ou de celui de l’EI, accusations déjà portées ailleurs contre les manifestants par leurs détracteurs.

Mais, après deux mois de contestation, Zahra Ahmed, étudiante en odontologie à Mossoul, estime que « c’est le minimum qu[’ils] puiss[ent] faire (…) pour les martyrs de Nassiriya et Nadjaf », deux villes du Sud où près de soixante-dix manifestants ont été tués ces trois derniers jours. Vendredi, déjà, une autre province sunnite, celle de Salahaddin, au nord de Bagdad, avait déclaré trois jours de deuil. Dimanche, huit provinces du Sud chiite ont également observé un deuil. Les autorités locales y ont même décrété un jour chômé pour les fonctionnaires.

Même si le Parlement a approuvé la démission du gouvernement d’Adel Abdel Mahdi, pour les manifestants, c’est tout le système politique installé par les Etats-Unis après la chute de Saddam Hussein en 2003 – et désormais sous mainmise iranienne – qu’il faut changer. Ils réclament le renouvellement complet d’une classe politique qui a déjà fait s’évaporer dans la corruption l’équivalent de deux fois le produit intérieur brut (PIB) de l’un des pays les plus riches en pétrole du monde.

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