Comment la Russie de Poutine a fait chuter l’alcoolisme

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Bouteille géante remplie de carcasses de voitures, à Moscou, en 2009.
Bouteille géante remplie de carcasses de voitures, à Moscou, en 2009. SHEMETOV MAXIM / TASS / ABACA

S’agissant de la Russie et de sa relation à l’alcool, certains clichés ont la vie dure. Autant dire que la lecture du copieux rapport sur le sujet publié au mois d’octobre par l’Organisation mondiale de la santé a de quoi surprendre. L’organisation va jusqu’à présenter les progrès réalisés par Moscou en matière de lutte contre l’alcoolisme comme « une success story » à même de « donner des leçons » à d’autres pays.

L’indicateur le plus communément admis, celui de la consommation par individu, a chuté de 43 % entre 2003 et 2016, grâce notamment à une diminution encore plus marquée de la consommation des alcools forts (− 67 %, principalement au profit de la bière et du vin). Résultat, en 2017, chaque Russe de plus de 15 ans avait consommé en moyenne 11,1 litres d’alcool pur, soit moins que les Français (11,7), mais encore plus que la moyenne européenne qui s’établit à 9,8 litres.

Selon les auteurs du rapport, cette baisse massive de la consommation d’alcool a même contribué à accroître l’espérance de vie, qui a atteint un niveau record en 2018, pour s’établir à 78 ans pour les femmes et 68 ans pour les hommes. Si cet écart entre les sexes reste l’un des plus importants au monde, il s’est fortement réduit : au début des années 1990, l’espérance de vie masculine n’était que de 57 ans, quand celle des femmes était de 71 ans.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) voit « une corrélation forte » entre cette amélioration des indicateurs démographiques et la baisse de la consommation d’alcool, même si d’autres facteurs entrent en ligne de compte : stress des années 1990, mauvaise alimentation, tabagisme, mais aussi la détérioration drastique des services sociaux et de santé à la même période.

Une tendance claire

L’OMS rappelle l’existence de recherches épidémiologiques attribuant la mort prématurée d’un homme sur deux en âge de travailler à l’alcool dans les années 1990 et 2000. Outre les maladies directement causées par l’alcool, l’organisation rappelle les conduites à risque induites par sa consommation – accidents domestiques, morts sur la route, violences… Entre 2003 et 2017, les morts causées par des maladies cardiovasculaires ont ainsi diminué d’environ 50 %.

« Nous attendions de tels résultats, dans la mesure où nos données montrent la même tendance », note Oleg Salagay, vice-ministre de la santé chargé du dossier. Outre la consommation d’alcool, le nombre d’alcooliques recensés a lui aussi fondu, s’établissant en 2018 à 1 305 000 alcooliques, contre 2 466 000 à la fin des années 1990. La mesure a beau être imprécise – sont comptés comme alcooliques les individus s’adressant volontairement aux services de santé ou arrêtés en état d’ivresse –, la tendance, elle, est claire.

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