La sociologue française Carine Clément refoulée à son arrivée en Russie

0
100

[ad_1]

Carine Clement (ici, le 30 novembre 2008 à Moscou) a cessé toute activité militante depuis dix ans.
Carine Clement (ici, le 30 novembre 2008 à Moscou) a cessé toute activité militante depuis dix ans. ALEXEY SAZONOV / AFP

L’amour que porte le Kremlin au mouvement français des « gilets jaunes », volontiers érigé en symbole des troubles qui touchent l’Occident, a ses limites. Carine Clément, une sociologue française invitée à présenter ses travaux sur le sujet dans une conférence à Moscou a été refoulée à son arrivée dans la capitale russe, mercredi 27 novembre au soir, et immédiatement placée dans un avion pour Paris. L’information, donnée dans un premier temps par le quotidien russe Kommersant, a été confirmée au Monde par l’universitaire à son retour en France.

La justification présentée à cette chercheuse reconnue a de quoi surprendre : « menace pour la sécurité nationale », selon le FSB, les services de sécurité, qui assortissent cette expulsion d’une interdiction de territoire russe pouvant aller jusqu’à dix ans. La mesure est d’autant plus douloureuse que Mme Clément est mariée à un Russe et que sa fille a la nationalité russe. « Heureusement que nous sommes rentrés en France il y a déjà un an, relativise-t-elle, et que je ne me retrouve pas interdite de rentrer chez moi. »

Lire aussi Ukraine, explosion en Russie et « gilets jaunes » : ce qu’il faut retenir de la conférence de presse de Poutine et Macron

Chercheuse associée à l’EHESS et au CNRS, la sociologue devait s’exprimer vendredi à Moscou au centre Voznessensky, sur le thème : « Sociologie de la protestation mondiale : qu’est-ce qui pousse les gens à sortir dans la rue ? » Carine Clément, qui a étudié durant un an, notamment en Lorraine, les revendications et l’action des « gilets jaunes », entendait dresser un parallèle entre ce mouvement et les différentes protestations qu’elle a longtemps étudiées dans les régions russes.

L’universitaire est arrivée en Russie en 1994 pour écrire sa thèse sur le mouvement ouvrier russe. En 1996, elle était revenue s’installer dans le pays, où elle a vécu jusqu’en 2018. Elle a notamment été associée au centre Andrew Gagarine d’étude de la société civile au sein de l’université d’Etat de Saint-Pétersbourg. Elle écrivait aussi pour Le Monde diplomatique.

Un climat de défiance vis-à-vis des chercheurs étrangers

Mme Clément n’a jamais caché sa proximité avec les mouvements de gauche russe, et on l’a vue intervenir publiquement en faveur de militants écologistes arrêtés. Elle a aussi créé un Institut des actions collectives, avec l’ambition de soutenir les mouvements associatifs en province, où ils sont particulièrement fragiles et vulnérables. A l’automne 2008, elle avait été agressée à plusieurs reprises, y compris jusqu’à se faire planter une seringue en pleine rue.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: