L’Egypte poursuit sa répression à l’encontre des journalistes

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Et trois de plus. La journaliste Solafa Magdy, son mari photojournaliste Hosam El-Sayyad et le journaliste et blogueur Mohamed Saleh ont été arrêtés au Caire à la sortie d’un café où ils avaient passé la soirée, mardi 26 novembre. Après une journée pendant laquelle leurs proches et leurs avocats sont restés sans nouvelles d’eux, des informations faisaient état mercredi soir de leur présence dans un tribunal de la Surêté d’Etat. « Les autorités égyptiennes doivent immédiatement libérer les journalistes, abandonner les poursuites contre eux et cesser d’emprisonner et de harceler la presse », a réagi le Comité pour la protection des journalistes. Selon cette association, basée à New York, l’Egypte est le pays qui emprisonne le plus de journalistes au monde après la Chine et la Turquie.

Solafa Magdy, Hosam El-Sayyad et Mohamed Saleh ont compté parmi les jeunes activistes de la place Tahrir qui, en janvier 2011, ont participé au soulèvement qui a conduit à la chute du dictateur Hosni Moubarak. Selon des témoins, des hommes habillés en civil les ont interpellés mardi avec trois employés d’un café – qui ont eux été ensuite libérés – dans le quartier de Dokki, non loin du centre du Caire, sans avancer aucune justification. Les caméras de vidéosurveillance de l’établissement et la voiture de Solafa Magdy et Hosam El-Sayyad ont été réquisitionnées. Trois heures plus tard, les policiers du commissariat du quartier ont nié, devant leur avocat, avoir incarcéré ou même vu ces six personnes.

Ces arrestations ne sont que les dernières d’une longue série, le régime du président Abdel Fattah Al-Sissi étant engagé dans une répression sans précédent à l’encontre des journalistes, des opposants et des militants des droits de l’homme. Dimanche, les forces de sécurité ont par exemple mené un raid dans les locaux du site d’information Mada Masr, l’un des derniers médias indépendants du pays, arrêtant plusieurs membres de sa rédaction. Le militant palestino-égyptien Ramy Shaath, coordinateur en Egypte du mouvement BDS (« boycottage, désinvestissement, sanctions ») contre l’occupation des territoires palestiniens par Israël, est lui détenu depuis le 5 juillet.

Une « justice parallèle » pour réprimer à l’aveugle

Mercredi, Amnesty International, Human Rights Watch (HRW), la Fédération internationale pour les droits humains (Fidh) et l’ONG chrétienne contre la torture et la peine de mort (ACAT) ont organisé un rassemblement devant l’Assemblée nationale à Paris et mobilisé des députés pour appeler à la libération des défenseurs des droits détenus en Egypte. « La France, en tant que partenaire stratégique de l’Egypte, ne peut pas se taire », ont-ils rappelé.

Amnesty International a par ailleurs publié mercredi un rapport de 60 pages dénonçant l’existence d’une « justice parallèle » permettant au régime militaire de réprimer à l’aveugle. « Aujourd’hui en Egypte, le procureur suprême de la sûreté de l’Etat a élargi la définition du “terrorisme” pour englober les manifestations pacifiques, les publications sur les réseaux sociaux et les activités politiques légitimes », a déclaré Philip Luther, directeur du groupe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Ce rapport détaille comment le gouvernement égyptien a recours à une agence judiciaire secrète, composée de quelques juges triés sur le volet, qui abuse de ses pouvoirs légaux en tant que branche de la lutte antiterroriste pour étouffer la dissidence politique. « Il n’y a pas de contrôle judiciaire. Nous parlons d’un circuit complètement fermé », a précisé l’auteur du rapport, Hussein Baoumi. « Si ces affaires étaient renvoyées devant les tribunaux, les gens seraient immédiatement acquittés », les accusations de l’Etat étant basées sur des rapports de police confidentiels, a-t-il ajouté.



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