En Thaïlande, un parti d’opposition dissous pour « acte hostile » à la monarchie

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Cette formation de la mouvance anti-junte militaire avait proposé la candidature de la sœur du roi au poste de premier ministre aux élections du 24 mars.

Par Bruno Philip Publié aujourd’hui à 10h32

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Dépôt de la candidature de la princesse Ubolratana à la commission électorale thaïlandaise, à Bangkok, le 8 février.
Dépôt de la candidature de la princesse Ubolratana à la commission électorale thaïlandaise, à Bangkok, le 8 février. ATHIT PERAWONGMETHA / REUTERS

La dissolution prononcée, jeudi 7 mars, à l’encontre du parti Thai Raksa Chart (Parti de la sauvegarde de la Thaïlande) illustre la volonté de la junte militaire au pouvoir de restreindre les chances de voir l’opposition démocratique diriger un gouvernement élu à l’issue du scrutin du 24 mars.

La Cour constitutionnelle, que tous les observateurs indépendants voient comme le bras justicier du régime, a dissous le Thai Raksa Chart pour « acte hostile à la monarchie ». Il est reproché à cette petite formation affiliée à la mouvance anti-junte d’avoir osé proposer, le mois dernier, la candidature au poste de premier ministre de la sœur aînée du roi, la princesse Ubolratana, 67 ans.

Sa Majesté Maha Vajiralongkorn avait elle-même été prompte à réagir à cette candidature surprise, dans cette monarchie constitutionnelle qui empêche tout membre de la famille royale de se mêler de politique. Le roi avait estimé que l’ambition politique de la princesse était « inappropriée » et s’opposait « aux traditions de la nation, ses coutumes et sa culture ».

« Inquiétude »

Jeudi, les juges ont rappelé que « la monarchie est au-dessus de la politique et, afin de maintenir la neutralité, le roi, la reine et les princes ne peuvent jamais exercer des fonctions [politiques] et voter ». La décision a provoqué la colère de nombreux citoyens sur les réseaux sociaux. Comme l’écrit l’un d’eux, « les généraux qui ont perpétré le coup d’Etat de mai 2014 n’ont jamais été traînés en justice pour avoir renversé un gouvernement ».

Une grande partie des partisans de la démocratie avait en effet estimé que l’annonce de la candidature de la princesse, réputée à la fois proche de son frère et de l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra, détrôné lors d’un précédent putsch, pouvait mener le pays sur la voie de la réconciliation.

Si la princesse était devenue chef du gouvernement, les ennemis les plus acharnés de Thaksin, bête noire de l’armée et des élites de Bangkok, auraient eu du mal à s’opposer à la nouvelle première ministre et à un éventuel retour au pays de cette personnalité en exil. Et dont le parti Pheu Thai (« Pour les Thaïs ») est, théoriquement, en bonne place pour devenir la formation la plus importante à la Chambre des représentants après le scrutin.

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L’arrêt de la Cour est donc perçu par beaucoup comme éminemment politique, d’autant plus que la princesse avait été déchue dans les années 1970 de tous ses titres royaux après avoir épousé un Américain : elle n’était donc plus, formellement, une « princesse ».

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