La Russie réprime avec force les Témoins de Jéhovah

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Le Témoin de Jéhovah danois Dennis Christensen, accusé d’extrémisme, au palais de justice d’Oryol, au sud-ouest de Moscou, le 6 février 2019.
Le Témoin de Jéhovah danois Dennis Christensen, accusé d’extrémisme, au palais de justice d’Oryol, au sud-ouest de Moscou, le 6 février 2019. MLADEN ANTONOV / AFP

Semaine après semaine, la carte de Russie sur laquelle les Témoins de Jéhovah recensent les répressions dont leurs adeptes sont victimes s’enrichit de nouveaux lieux, plus lointains, plus petits, plus isolés. Le 19 novembre, c’est à Kholmsk, ville déprimée de 30 000 habitants sur l’île extrême-orientale de Sakhaline, qu’a eu lieu une importante vague de perquisitions, visant cinq familles de membres présumés de l’organisation. Le lendemain, à Atchinsk, dans la région sibérienne de Krasnoïarsk, quatre citoyens voyaient à leur tour leurs domiciles visités.

En tout, selon le décompte des Témoins de Jéhovah, 725 perquisitions ont été menées à travers la Russie ces deux dernières années, avec une intensification ces derniers mois. Le travail des policiers est d’autant plus facile que les Témoins de Jéhovah ne nient pas leur foi. Et aux perquisitions, lors desquelles est saisie de la « littérature extrémiste », succèdent les affaires criminelles, qui vont parfois jusqu’à des condamnations à de la prison ferme.

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Le 5 novembre, Sergueï Klimov, 49 ans, entrepreneur à Tomsk et considéré comme un « organisateur » local du mouvement, s’est ainsi vu infliger une peine de six ans de prison ferme. Un verdict identique à celui attribué en février au ressortissant danois Dennis Christensen, premier responsable des Témoins de Jéhovah envoyé en prison.

« Des meurtriers reçoivent parfois moins, alors qu’on parle ici de gens parfaitement pacifiques », s’insurge Artur Leontiev, l’avocat pétersbourgeois qui a défendu les deux hommes. Six autres Témoins ont été condamnés, depuis le mois de février, à des peines allant de deux à trois ans et demi. Quarante-six autres sont en détention provisoire et en attente de jugement, considérés par l’ONG de défense des droits de l’homme Memorial comme « prisonniers d’opinion ». « Cela ressemble à une Inquisition plus qu’à un processus judiciaire », estime Artur Leontiev.

« Pas vraiment de logique »

Formellement, Moscou assure se conformer au droit international et respecter la foi des quelque 170 000 Témoins de Jéhovah russes, adeptes d’une lecture littérale de la Bible et connus pour leurs prêches en pleine rue. L’organisation juridique « Témoins de Jéhovah », en revanche, a été interdite en avril 2017, jugée extrémiste – notamment, ont conclu les expertises, parce que le mouvement se réclamait d’une « foi exclusive ». Ses adeptes sont donc poursuivis car accusés de suivre les préceptes d’une organisation interdite ou de posséder des documents émis par celle-ci, traductions de la Bible y compris. Pour rappel, ce mouvement religieux fondamentaliste est reconnu comme une association cultuelle en France, pays pourtant jugé sévère avec les sectes.

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