En Colombie, mobilisations inédites contre la répression policière

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Manifestation d’étudiants contre le gouvernement, à Bogota, le 23 novembre.
Manifestation d’étudiants contre le gouvernement, à Bogota, le 23 novembre. Ernersto Arias / AP

Cinq jours consécutifs de mobilisation, c’est du jamais-vu en Colombie. Lundi 25 novembre, à Bogota, ils étaient encore des milliers à manifester pour protester, notamment, contre les violences policières. L’appel à une grande « conversation nationale », lancé vendredi 22 par Ivan Duque « pour accélérer le calendrier des réformes sociales dont le pays a besoin », n’a donc pas suffi à faire taire la rue. En rappelant que « le gouvernement n’a encore apporté aucune solution aux causes de la mobilisation », le principal syndicat du pays, la Centrale unitaire des travailleurs, a appelé à sa poursuite.

Annoncée tard dans la soirée, la mort d’un jeune homme qui manifestait pacifiquement dans le centre de Bogota devrait aiguiser encore la colère des contestataires. Dilan Cruz, âgé de 18 ans, avait été blessé, samedi, à bout portant, par une grenade assourdissante. Sur les réseaux sociaux, il est devenu en quelques heures le symbole des abus de la répression policière.

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Trois personnes avaient été tuées précédemment au cours des affrontements avec les forces de l’ordre. Une partie de l’opposition demande désormais la dissolution de la police antiémeute. Le gouvernement a fait savoir que le sujet ne relevait pas du grand débat national. « Comment le président Ivan Duque ose-t-il parler de dialogue, s’il entend en fixer le contenu ? », s’indigne Melissa, une étudiante de 21 ans.

Les manifestants dénoncent un président « incapable », « déconnecté du peuple », « complètement manipulé par l’ancien président Alvaro Uribe ». Après seize mois de pouvoir, le chef de l’Etat bat des records d’impopularité (un récent sondage le crédite de 69 % d’opinions négatives), cependant que M. Uribe a été mis en examen pour subornation de témoins. Leur parti, le Centre démocratique, est sorti très affaibli des élections locales du 20 octobre.

Il est des petites phrases qui marquent le mandat d’un chef d’Etat. A un journaliste qui l’interrogeait, début novembre, à propos d’un bombardement militaire ayant causé la mort de plusieurs adolescents, M. Duque a répondu avec dédain : « De quoi tu me parles, mon vieux ? » En tête d’un des cortèges étudiants qui défilaient lundi soir, une gigantesque banderole portait l’inscription : « On te parle encore, mon vieux. »

« Pays très inégalitaire »

« Ils parlent, mais personne ne comprend ce qu’ils veulent », s’énerve un badaud en regardant passer le cortège. Il est vrai que les revendications des manifestants sont diverses. Les syndicats avaient à l’origine appelé à une mobilisation nationale le 21 novembre, pour protester contre un projet de réforme du droit du travail et du système des retraites. Mais la mort des adolescents a fait de la défense de la paix le grand sujet de la mobilisation.

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