L’Egypte s’attaque à l’un des derniers médias libres du pays

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Créé en juin 2013, « Mada Masr » était l’un des derniers sites d’information indépendants publiant, en arabe et en anglais, des enquêtes sur la corruption et l’armée.

Par Publié aujourd’hui à 17h18

Temps de Lecture 2 min.

Manifestation de journalistes au Caire, en mai 2016.
Manifestation de journalistes au Caire, en mai 2016. MOHAMED EL-SHAHED / AFP

Les autorités égyptiennes ont sonné le glas de la presse libre dans le pays. Les forces de sécurité ont mené, dimanche 24 novembre, un raid dans les locaux du site d’information Mada Masr, au Caire, et arrêté plusieurs membres de sa rédaction. Avec la dérive dictatoriale du régime du président Abdel Fattah Al-Sissi et la répression contre toute voix libre dans le pays, ce média créé en juin 2013 était l’une des dernières sources d’information indépendantes dans le pays, qui publiait encore, en arabe et en anglais, des enquêtes fouillées sur la corruption et l’armée au pouvoir.

L’attaque contre Mada Masr avait débuté, samedi soir, avec l’arrestation, à son domicile au Caire, de l’un de ses rédacteurs en chef, Shady Zalat, 37 ans. Il a été libéré dimanche, quelques heures après le raid contre les locaux de la rédaction. « Aujourd’hui, à 13 h 30, neuf membres des forces de sécurité sont entrés de force dans les locaux de Mada Masr. Ils ont immédiatement commencé à confisquer les ordinateurs et téléphones de tout le monde. Quand on leur a demandé qui ils étaient, ils ont refusé de répondre », décrivait alors le fil Twitter de la rédaction de Mada Masr.

Un autre tweet assure que les ordinateurs et ordinateurs portables ont été rendus, mais que trois membres de la rédaction ont été arrêtés. « Les forces de sécurité sont parties. Lina Attalah, Mohamed Hamama et Rana Mamdouh ont été emmenés chez le procureur, selon un des hommes qui a pénétré dans nos locaux », précise le message. Deux journalistes étrangers de la rédaction, Ian Louis et Emma Scolding, ont également été brièvement détenus avant d’être libérés.

Enquête sur le fils d’Abdel Fattah Al-Sissi

Ce raid contre Mada Masr survient quelques jours après une enquête sur le transfert du fils du président Abdel Fattah Al-Sissi, Mahmoud, à Moscou pour occuper un poste diplomatique. Selon cette enquête, la réaffectation du fils du président, qui occupe un haut poste au sein des renseignements généraux, interviendrait à la suite de critiques internes au sein de l’appareil sécuritaire. Des membres du cercle proche du président, en Egypte et aux Emirats arabes unis, parrain du Caire, ont déploré l’impact négatif du rôle de plus en plus grand et visible joué par Mahmoud Al-Sissi auprès d’Abdel Fattah Al-Sissi.

Selon une source au sein des renseignements généraux citée par Mada Masr, le fils du président aurait notamment été critiqué pour sa mauvaise gestion du scandale lancé par l’homme d’affaires égyptien exilé en Espagne, Mohamed Ali. Dans une série de vidéos publiées en septembre, ce dernier a accusé le président égyptien et son armée de corruption, donnant lieu à des manifestations inédites dans le pays, les 20 et 21 septembre. Mahmoud Al-Sissi serait également jugé responsable, selon ces sources, d’une purge au sein des renseignements généraux, qui aurait suscité de nombreuses tensions.

Depuis l’arrivée au pouvoir de M. Sissi en 2014, une vague de répression s’est abattue contre les journalistes, les opposants et les militants égyptiens. Mada Masr compte parmi la centaine de sites d’information bloqués par les autorités égyptiennes ces dernières années, et dont l’accès n’est possible pour les Egyptiens que via une application VPN. L’Egypte est le pays qui emprisonne le plus de journalistes au monde après la Chine et la Turquie, selon le Comité pour la protection des journalistes, une association basée à New York.



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