« Nos dirigeants et nos concitoyens doivent comprendre que leur retour est inéluctable »

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Quelque soixante-dix enfants localisés au Kurdistan attendent d’être rapatriés en France. Ils sont des victimes de la guerre et des choix de leurs parents, rappellent maîtres Marie Dosé et Henri Leclerc, dans une tribune au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 06h00, mis à jour à 06h00 Temps de Lecture 5 min.

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Dans le camp de Al-Hol, au nord de la Syrie, le 17 février.
Dans le camp de Al-Hol, au nord de la Syrie, le 17 février. BULENT KILIC / AFP

A l’heure où nous écrivons, une centaine d’enfants français, majoritairement âgés de moins de 6 ans, sont détenus dans les camps de Roj et de Al-Hol, au Kurdistan syrien. Certains, qui y sont nés, n’ont que quelques mois, d’autres y ont déjà passé les deux tiers ou la moitié de leur vie après avoir été arrachés à leurs familles en France.

Ces dernières semaines, le nombre de femmes et d’enfants détenus dans le camp de Al-Hol est passé de 10 000 à 33 000, et vingt-neuf enfants, dont des nourrissons, sont morts sous la pluie, dans la boue et le froid glacial, après que leurs familles ont fui le dernier réduit de l’organisation Etat islamique (EI).

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a constaté à la toute fin du mois de janvier que les enfants étaient tous atteints d’hypothermie au moment de leur décès, a fait part de sa plus extrême préoccupation quant à la situation sanitaire et humanitaire dans ce camp où tout manque : l’eau, les vivres et les soins les plus élémentaires.

Des victimes

Sa déléguée en Syrie, Elizabeth Hoff, parle de conditions « déchirantes », quand les Nations unies ont admis une situation « critique » et que les rapports successifs de l’Unicef, alarmants, anticipent une aggravation de la situation, au regard de l’afflux prévisible de familles fuyant le califat en ruine. Enfin, quand ils ne meurent pas, ces enfants présentent sur le visage et le corps de graves signes de mutilations consécutifs à des éclats d’obus ou de roquettes.

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Aussi est-il de la dernière urgence de considérer ces enfants pour ce qu’ils sont : des victimes. Ils n’ont en effet demandé ni à naître en Syrie ni à être conduits dans cet enfer. Mais peut-on encore parler d’urgence quand il est à craindre que tout soit déjà trop tard ?

Les autorités françaises s’obstinent en effet à refuser de les rapatrier, probablement par crainte de la réaction d’une opinion publique mal ou sous-informée. Il faut savoir en effet que, depuis le début de la guerre, par l’entremise d’ONG ou de passeurs, 84 enfants ont pu rentrer chez eux, en France. Leurs mères, qui ont fui l’EI et ont pu rejoindre la Turquie, ont toutes été livrées à la France, en application d’un protocole négocié entre les deux pays, où elles ont aussitôt fait l’objet d’une prise en charge judiciaire.

Quant aux enfants, tous ont été immédiatement pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance et placés dans des familles d’accueil spécialement formées à ce genre de circonstances. Suivis avec beaucoup d’attention et d’humanité par des éducateurs spécialisés, des psychologues et des psychiatres, ils apprennent peu à peu à se reconstruire. De retour chez nous – chez eux –, ils retrouvent leurs familles et font connaissance avec leurs grands-parents, leurs oncles et tantes : ils sont sauvés du pire.

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