Société: La PMA remis à l’ordre du jour d’ici l’été ?

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La secrétaire d’État assure qu’il n’y aura pas de report des débats sur l’extension de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes seules. Elle fait également le point sur les différents sujets liés à son ministère.

C’est ce vendredi sa seconde Journée des droits des femmes depuis qu’elle est à la tête du secrétariat d’État à l’Égalité femmes-hommes, sa première de l’ère post #MeeToo. « L’affaire Weinstein a incité les femmes à parler des viols qu’elles ont subis, des agressions sexuelles. Désormais, la parole s’étend plus généralement aux comportements toxiques dans les rapports entre les femmes et les hommes », nous confie la ministre, avant de se replonger dans la préparation d’une rencontre avec des mères isolées. Les difficultés financières de ces femmes font partie des sujets qui ont émergé ces derniers mois, comme les violences gynécologiques, mais aussi les meurtres de femmes par conjoint dont les chiffres sont repartis à la hausse en ce début d’année.

De la PMA (procréation médicalement assistée) pour toutes au démarrage des contraventions du nouveau délit d’outrage sexiste, Marlène Schiappa s’arrête pour faire un point d’étape.

PMA, IVG

Allez-vous repousser les débats sur l’extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules ?

MARLÈNE SCHIAPPA. Non. La parole qui compte est celle du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. C’est lui qui a la main sur le calendrier parlementaire et il a déclaré que la PMA pour toutes serait mise à l’agenda avant cet été. Il tiendra cet engagement du président de la République.

Fin janvier, des milliers de personnes ont participé à la 13e marche contre l’avortement. Ces mouvements anti-IVG vous inquiètent-ils ?

C’est très préoccupant, car aucun droit n’est jamais acquis. Il peut y avoir des régressions. C’est préoccupant d’entendre, par exemple, la tête de liste LR aux européennes dire, qu’à titre personnel, il n’est pas favorable à l’IVG. Moi, ce qui m’intéresse, c’est de savoir ce qu’il va voter. Est-ce qu’il va soutenir les femmes en Espagne, en Hongrie ou dans d’autres pays qui se battent pour avoir droit à l’IVG ?

OUTRAGES SEXISTES

Vous avez créé un délit d’outrage sexiste. La mesure est-elle appliquée ?

Je rappelle que la verbalisation du harcèlement de rue était un engagement de campagne et quand on a fait voter cette loi contre l’outrage sexiste, qui l’a été à l’unanimité d’ailleurs, beaucoup de commentateurs nous ont dit qu’ils étaient très sceptiques, qu’ils pensaient que si on avait une ou deux amendes au plus… Et là, que voyons-nous ? 332 contraventions entre les décrets d’application, qui datent de fin septembre, et fin février. Ce qui est beaucoup en cinq mois.

Qu’est-ce que cela montre ?

Qu’il existe un vrai volontarisme de la part des forces de l’ordre alors que, encore une fois, les commentateurs étaient nombreux à dire qu’elles n’auraient pas le temps, pas l’envie de le faire… J’ai toujours dit, au contraire, que les policiers avaient envie de protéger les femmes et d’avoir à disposition les bons outils juridiques. On constate aussi un engagement de plus en plus important de la part des témoins. Beaucoup de gens ont fait des alertes, sont allés chercher les policiers, les gendarmes, pour que ces verbalisations puissent avoir lieu.

Les gens sont devenus moins passifs ?

Il y a encore quelques années, lorsqu’une femme se faisait harceler dans la rue, personne ne lui venait en aide. Maintenant, le seuil de tolérance sociale au harcèlement de rue a baissé. Nous sommes devenus le premier pays au monde à le verbaliser. Aucun autre ne met des amendes pour le harcèlement des femmes dans l’espace public. Nous sommes d’ailleurs très regardés, avec beaucoup d’intérêt.

VIOLENCES CONJUGALES

Depuis le début de l’année, 30 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. La dernière victime avait pourtant porté plainte à plusieurs reprises…

Je mets toute mon énergie à dire aux femmes qu’il faut dénoncer. Alors quand j’apprends que l’une d’elles, qui avait eu le courage d’alerter, n’a pas été mise sous protection et que l’ensemble des pouvoirs publics n’ont pas fait leur travail de repérage, c’est insupportable. Ça nous éclaire sur la nécessité de poursuivre notre travail. Nous venons de lancer une plate-forme de signalements des violences sexistes et sexuelles. Il y a déjà eu plus de 2000 signalements.

Quoi d’autre ?

Nous sommes aussi en train de créer des contrats locaux contre les violences. Cela veut dire que dans chaque département, autour de chaque préfet, des urgentistes, des associations, des professionnels de la justice se réunissent et partagent des alertes pour mettre en place un mécanisme de protection. Vous pourrez ainsi avoir des alertes quand une femme a déposé une main courante ou une plainte qui n’a pas été suivie d’une condamnation ou quand elle est allée aux urgences deux ou trois fois parce qu’elle s’est « pris une porte », parce qu’elle est « tombée dans les escaliers », parce qu’elle s’est « réveillée avec des bleus »…

Quid de l’hébergement d’urgence ?

La plupart des femmes ne veulent pas y aller. Croire que c’est la solution à tout, ce n’est pas vrai. Si, malgré tout, on arrive à persuader les femmes de s’y rendre, on a fléché 5000 places d’urgence via le ministère du Logement pour les mettre à l’abri. Nous sommes ici dans une matière humaine extrêmement compliquée. Il arrive souvent que les femmes ne veuillent pas partir parce qu’il existe une interdépendance économique, ou un sujet avec la garde des enfants, ou qu’elles ont peur, ou qu’elles en sont empêchées. Et la séparation ne met pas forcément fin aux violences. Cette période de la séparation correspond d’ailleurs à un pic de violences conjugales et de féminicides. C’est pour cela que je suis opposée à la garde alternée ou à la médiation familiale en cas de violences conjugales.

MÈRES ISOLÉES

Dans le mouvement des Gilets jaunes, des femmes à la tête de famille monoparentale ont pris la parole pour faire part de leurs difficultés. Comment allez-vous les aider ?

Jusqu’alors, cette question des mères isolées passait un peu sous les radars. Pourtant, nous avons lancé une grande étude de terrain, dès le mois de septembre, sur les discriminations à l’embauche vécues par ces femmes, en partenariat avec le réseau « Paroles de maman », l’association des familles monoparentales « K d’urgences » et l’Observatoire de la parentalité et de la qualité de vie au travail.

Elles ont aussi beaucoup parlé du problème des pensions alimentaires non versées…

C’est vrai. De nombreux ateliers du Grand Débat ont fait remonter ce sujet de façon très forte. Or les femmes ne se rendent pas toujours à l’Agence de recouvrement des impayés de pension alimentaire pour réclamer leur dû. Dans les témoignages, beaucoup d’entre elles nous disent, par exemple : « Je ne veux pas envoyer un huissier au père de mes enfants ». Mais souvent, elles ne connaissent même pas les dispositifs existants. L’objectif est donc de faire de la simplification et de créer un service qui permet à ces femmes d’être payées. Un consensus existe désormais sur le constat : il manque quelque chose qui fasse le tampon entre les deux parents pour le paiement de la pension alimentaire. Cela pourrait être un recouvrement, un prélèvement, un rôle donné à la CAF, une institution à part… Nous sommes en train d’étudier plusieurs pistes pour voir ce qui serait le plus efficace. Une annonce est prévue au sortir du Grand Débat, le 15 mars.

CONGÉ PATERNITÉ

Un rapport de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales), remis en septembre au Premier ministre, fait état de trois scénarios de réforme du congé paternité : du simple ajustement à un alignement complet avec le congé maternité de six semaines. Où en sommes-nous ?

Nous avons commencé par améliorer le congé maternité des agricultrices et des professions libérales. Ensuite, le Premier ministre a effectivement commandé une étude sur l’allongement du congé paternité à l’Igas. Plusieurs scénarios sont sur la table, il faut que tout cela soit discuté avec la ministre du Travail, la ministre des Solidarités et toutes les personnes qui sont partie prenante sur ce sujet, mais je crois qu’allonger le congé paternité va dans le sens de l’Histoire. Il doit s’allonger, oui.

BIO EXPRESS

1982. Naissance à Paris, jeunesse à Dijon (Côte-d’Or). Titulaire d’une licence en communication.

2008. Lance le blog « Maman travaille », qui devient un réseau, après avoir été salariée de l’agence de pub Euro RSCG.

2014. Adjointe au maire (PS) du Mans Jean-Claude Boulard, déléguée à l’égalité et à la lutte contre les discriminations. Rejoint le service communication de Laurence Rossignol, au ministère de la Famille.

2016. Déléguée d’En marche ! dans la Sarthe puis responsable du pôle Égalité femmes-hommes de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron.

17 mai 2017. Secrétaire d’État à l’Égalité femmes-hommes.

D’après le PARISIEN

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