face à la contestation, la stratégie de l’affrontement

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Alors que l’accès à Internet est rétabli dans le pays, se révèlent peu à peu l’ampleur et l’intensité du retour de bâton du pouvoir, inédit par sa violence et sa rapidité.

Par Publié aujourd’hui à 04h02

Temps de Lecture 6 min.

L’Ayatollah Ali Khamenei, leader suprême de l’Iran, le 17 novembre, défendant l’augmentation des prix de l’essence à Téhéran.
L’Ayatollah Ali Khamenei, leader suprême de l’Iran, le 17 novembre, défendant l’augmentation des prix de l’essence à Téhéran. AFP

La contestation massive causée en Iran par l’augmentation du prix de l’essence et portée par des revendications menaçantes pour le régime a été matée en quelques jours, dans le sang et la terreur et pratiquement sans témoin.

Les autorités de la République islamique ont sévi sous un étouffoir, l’accès à Internet ayant été presque totalement bloqué dans le pays. Elles crient désormais victoire face un « complot » ourdi à l’étranger. « Une véritable guerre mondiale contre le système et la révolution a vu le jour et heureusement l’enfant est mort-né », a ainsi proclamé, jeudi 21 novembre, le général Salar Abnouch, un dignitaire des bassiji, la milice des volontaires prorégime, en pointe de la répression.

Alors que ces discours triomphalistes et vengeurs s’installent, que progressivement, l’accès aux réseaux est rétabli, se révèlent peu à peu l’ampleur et l’intensité du retour de bâton du pouvoir, inédit par sa violence et sa rapidité.

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Les vidéos et les témoignages qui ont filtré péniblement depuis une semaine évoquaient déjà des scènes de guerre dans certaines villes et régions du pays avec tirs à balles réelles en plus des images d’axes routiers bloqués, de banques et de bâtiments publics incendiés.

Des témoignages supplémentaires recueillis par le Monde, confirment la violence de la réaction des services de sécurité. Un manifestant a ainsi décrit, depuis une ville majoritairement kurde de l’ouest du pays, trois jours de tirs continus à partir du 15 novembre et le déploiement, en plus des forces de police, de miliciens bassiji ainsi que des membres de gardiens de la révolution, épine dorsale sécuritaire du régime.

Les services de sécurité se sont également heurtés à des attaques violentes de la part de leurs adversaires. Près de Téhéran, un médecin a indiqué au Monde que son seul hôpital avait reçu six corps sans vie dont celui d’un milicien tué par balle et un responsable des gardiens abattu au couteau. Les autres étaient des manifestants âgés de 18 à 20 ans.

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« La décision de tuer est devenue une politique d’Etat »

Samedi, l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International évoquait un bilan provisoire de plus de 150 morts vérifiées. Son précédent comptage, faisant état de 106 victimes, avait été rejeté par les autorités iraniennes comme relevant d’une campagne de désinformation. Plus d’un millier de personnes auraient également été arrêtées.

« L’usage excessif de la force est habituel [en Iran] face aux contestations populaires. Mais le nombre élevé de morts en un temps si court laisse penser que la décision de tuer, face aux mobilisations hostiles au système, est devenue une politique d’Etat », relève Raha Bahraini, d’Amnesty International.

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