Entre la France et Madagascar, premières discussions sur l’avenir des îles Eparses

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Depuis les années 1970, Antananarivo revendique la souveraineté sur cet archipel administré par Paris.

Par Publié aujourd’hui à 11h03

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Le président français, Emmanuel Macron, et le premier ministre malgache, Christian Ntsay, au palais de l’Elysée, à Paris, le 11 novembre 2019.
Le président français, Emmanuel Macron, et le premier ministre malgache, Christian Ntsay, au palais de l’Elysée, à Paris, le 11 novembre 2019. LUDOVIC MARIN / AFP

C’est sur les hauteurs d’Antananarivo, dans l’enceinte du palais d’Andafiavaratra, que s’est tenue, lundi 18 novembre, la réunion de la commission mixte franco-malgache qui doit décider de l’avenir des îles Eparses. Ces cinq îlots administrés par la France, reconnus pour leur biodiversité marine et possiblement riches en hydrocarbures, sont revendiqués par Madagascar depuis les années 1970. L’idée de cette commission avait été proposée par le président Hery Rajaonarimampianina, le prédécesseur d’Andry Rajoelina. Mais après une première entrevue au Quai d’Orsay, l’idée avait fait long feu. Le processus est donc relancé.

Côté malgache, la délégation était conduite par le premier ministre et ministre des affaires étrangères par intérim, Christian Ntsay. Dans ses rangs, on compte notamment Raymond Ranjeva, ancien vice-président de la Cour internationale de justice et actuel président de l’Académie malgache. Ce juriste est l’artisan de la résolution des Nations unies de 1979 reconnaissant la souveraineté de Madagascar sur l’archipel.

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Côté français, seul un haut fonctionnaire – et non un ministre –, en la personne de Marcel Escure, ambassadeur pour la coopération régionale dans l’océan Indien, dirige la représentation. Pendant un peu plus de quatre heures, les douze membres de la commission (six Malgaches, six Français) se sont réunis à huis clos dans ce palais de couleur rouge devenu un musée où sont exposés les objets rescapés de l’incendie du palais de la Reine, en 1995.

« Un processus de décolonisation inachevé »

Les discussions aboutiront-elles à un accord de cogestion ou à une rétrocession ? « C’est seulement le début de la recherche de solutions communes pour un développement commun entre les deux parties, d’autres réunions sont à attendre », a répondu Marcel Escure à l’issue de la rencontre, sans préciser quand. Une source diplomatique confirme : « Une autre réunion devrait se tenir avant la fin de l’année » à Paris.

Reste que lundi, chaque partie a campé sur ses positions et un différend a été acté « sur les questions de souveraineté ». Pour la partie malgache, la situation actuelle résulte en effet d’« un processus de décolonisation inachevé du pays » et « la restitution de la souveraineté de Madagascar sur ces îles reste une question fondamentale dans la négociation », tandis que pour la délégation française, la souveraineté de la France sur ces îles est légalement fondée. Les fonctionnaires dépêchés par le Quai d’Orsay ont fait des propositions de développement commun de la zone, dont la délégation malgache a pris note.

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Il reste six mois à la commission mixte pour trouver une solution à ce conflit diplomatique qui oppose la Grande Ile à la France depuis près de quarante ans. En mai, le président Emmanuel Macron avait annoncé comme date butoir la date du 60e anniversaire de l’indépendance de Madagascar, soit le 26 juin 2020.

En contrebas du palais, une quinzaine de personnes appartenant au parti nationaliste Otrikafo s’étaient rassemblées devant des banderoles pour réclamer la rétrocession « immédiate et sans condition » des îles Eparses. Mais outre cette modeste manifestation, aucune mobilisation n’avait été organisée pour soutenir cette cause dont le président Rajoelina fait aussi un enjeu de cohésion nationale.

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