Rodney Reed, condamné à mort, a 120 jours pour prouver son innocence

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Le sort d’un Afro-Américain de 51 ans, condamné à la peine capitale pour viol et meurtre en 1998, a suscité une mobilisation inédite. A la veille de son exécution, de nouveaux témoignages sont venus plaider en sa faveur.

Par Publié aujourd’hui à 01h37

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Une femme brandissant le portrait de Rodney Reed proteste lors d’une manifestation de soutien, le 13 novembre à Bastrop (Texas).
Une femme brandissant le portrait de Rodney Reed proteste lors d’une manifestation de soutien, le 13 novembre à Bastrop (Texas). NICK WAGNER / AUSTIN AMERICAN-STATESMAN / AP

LETTRE DE WASHINGTON

Sa mort était programmée pour le 20 novembre. Mais du fond de sa cellule d’une prison texane, Rodney Reed ne perdait pas espoir. Et sans doute n’avait-il pas tout à fait tort. Vendredi 15, une cour d’appel du Texas lui a accordé un sursis de 120 jours pour donner le temps à la justice d’examiner de nouveaux éléments susceptibles de prouver son innocence.

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De tels rebondissements ne sont pas inédits aux Etats-Unis. Mais rarement le sort d’un condamné à mort aura suscité autant d’intérêt et mobilisé autant de soutiens. Au-delà des habituelles associations militant contre la peine de mort ou celles dénonçant les erreurs judiciaires d’un système pénal parfois expéditif, des personnalités politiques de tous bords, des artistes, des juristes ont cette fois donné de la voix pour sauver Rodney Reed. Deux pétitions demandant sa libération ont recueilli plus de 3,5 millions de signatures. Interpellé de toutes parts, le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, s’est tenu à l’écart et a laissé le soin au bureau des grâces de trancher. A l’unanimité, les membres de cette commission ont donc décidé de surseoir à l’exécution. Depuis son élection il y a cinq ans, M. Abbott n’a gracié qu’un condamné à mort.

Cas d’école

Rodney Reed, le 13 octobre à la Cour de district de Bastrop (Texas).
Rodney Reed, le 13 octobre à la Cour de district de Bastrop (Texas). RICARDO BRAZZIELL / AUSTIN AMERICAN-STATESMAN / AP

Reconnu coupable, il y a 23 ans, du viol et du meurtre de Stacey Stites, une jeune femme blanche de 19 ans, Rodney Reed, un Afro-Américain aujourd’hui âgé de 51 ans, est l’un des 215 prisonniers actuellement dans le couloir de la mort au Texas, l’un des Etats les plus sévères en la matière. Mais les circonstances qui ont amené cet homme derrière les barreaux constituent un cas d’école, typique des dysfonctionnements de la justice pénale américaine et de ses biais raciaux.

Peu après la découverte du corps de la jeune femme sur le bord d’une route, son fiancé, un officier de police blanc de la petite ville texane de Bastrop, connu pour ses propos violents, est soupçonné. Jimmy Fennell aurait eu vent d’une relation entre sa compagne et « un Noir », et l’aurait très mal pris. Mais la salive et le sperme trouvés sur le corps de la victime ne correspondent pas à son ADN. Il est donc disculpé et le meurtre n’est pas élucidé. Un an après les faits, Rodney Reed, connu de la police pour violences et tentative de viol, est arrêté. Des analyses révèlent alors que le sperme de l’affaire Stites est bien le sien. Après avoir nié connaître la victime, il admet avoir entretenu « une liaison consensuelle » avec la jeune vendeuse. Condamné à mort en 1998 par un jury uniquement composé de citoyens blancs, il clame depuis son innocence.

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