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Des manifestants antigouvernementaux protestent depuis plusieurs jours contre le rejet d’une réforme électorale pourtant promise par le pouvoir.
Utilisant des canons à eau, les policiers géorgiens ont dispersé, lundi 18 novembre au soir, plusieurs centaines de protestataires qui bloquaient l’accès au Parlement à Tbilissi. Ces manifestants paralysaient depuis la semaine dernière plusieurs rues de la capitale géorgienne contre le rejet d’une réforme électorale pourtant promise par le pouvoir. Les députés ont en effet rejeté un projet de loi prévoyant la suppression du mode de scrutin mixte et l’introduction de la proportionnelle pour les prochaines législatives d’octobre 2020.
Dimanche, plus de 20 000 manifestants s’étaient rassemblés à Tbilissi à l’occasion de la plus grande manifestation d’opposition de ces dernières années. Lundi, plusieurs militants de l’opposition ont été arrêtés au cours de l’opération, selon la chaîne télévisée Pirveli TV.
Washington et Bruxelles ont apporté leur soutien aux protestataires, leurs ambassades à Tbilissi disant « reconnaître la profonde déception d’une large partie de la société géorgienne après l’échec du Parlement à passer les amendements constitutionnels requis pour introduire des élections pleinement proportionnelles en 2020 ». « Nous soutenons totalement la liberté de se rassembler et la liberté d’expression », avaient ajouté les ambassades des Etats-Unis et de l’Union européenne dans un communiqué commun.
Stagnation économique
L’introduction de la proportionnelle était une promesse du puissant oligarque Bidzina Ivanichvili, dont le parti Rêve géorgien est au pouvoir et dispose d’une majorité écrasante au Parlement. M. Ivanichvili avait fait cette promesse en juin, lorsqu’il avait dû faire face à une première vague de protestation déclenchée par la participation de députés russes à un forum au Parlement géorgien, alors que les deux pays se sont opposés au cours d’une courte guerre en 2008.
Conduit par l’homme le plus riche de Géorgie, Rêve géorgien est au pouvoir depuis 2012, mais sa popularité a fortement baissé ces derniers mois, sur fond de stagnation économique et de craintes d’un recul des acquis démocratiques de cette ex-république soviétique. Le maire de Tbilissi et secrétaire général du Rêve géorgien, l’ancien footballeur Kakha Kaladzé, a rejeté lundi la possibilité d’élections anticipées, demandées par les manifestants et accusé l’opposition de « déstabiliser le processus politique avec des mises en scènes destructrices et bas de gamme ».
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