En Irak, la classe politique unie dans le statu quo

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Face à la contestation du pouvoir, l’ayatollah Sistani a critiqué l’absence de réformes dans un sermon virulent.

Par Publié aujourd’hui à 10h28

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A Kerbala, le 13 novembre 2019, manifestation organisée par les miliciens de la Mobilisation populaire.
A Kerbala, le 13 novembre 2019, manifestation organisée par les miliciens de la Mobilisation populaire. Laurent Van der Stockt pour “Le Monde”

Au 45e jour de mobilisation, la contestation contre le pouvoir en Irak n’a plus la vigueur des premiers jours, mais elle ne semble pas vouloir s’éteindre après une répression qui a fait au moins 320 morts. Des manifestants ont encore campé place Tahrir, à Bagdad, vendredi 15 novembre, en dépit d’une explosion qui a fait au moins un mort. Plus tôt, le sermon de l’ayatollah Ali Al-Sistani avait sonné comme un encouragement à la poursuite du mouvement et un désaveu de la classe politique, unie dans le maintien du statu quo. « Si ceux qui sont au pouvoir pensent qu’ils peuvent se soustraire à de vraies réformes en gagnant du temps et en procrastinant, ils délirent », a déclaré le représentant du haut dignitaire chiite, Ahmad Al-Safi, ajoutant que « l’Irak ne serait plus le même » après ces manifestations.

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Rarement le dignitaire religieux ne s’était autant exprimé. Son ascendant sur la rue chiite est contesté par cette jeunesse qui rejette toute autorité, politique ou religieuse. A chaque sermon du vendredi, elle lui a reproché sa posture timorée. Malgré son soutien aux demandes de réformes, sa condamnation de la répression et son rejet de toute ingérence étrangère, notamment iranienne, l’ayatollah Sistani se contente d’appeler la classe politique à un sursaut sans remettre en cause le système. Le haut dignitaire chiite a même dû démentir, le 9 novembre, un accord secret – révélé par l’Agence France-Presse – entre son fils, Mohamed Reza, le chef populiste chiite Moqtada Al-Sadr, le premier ministre, Adel Abdel Mahdi, et le général iranien Qassem Soleimani, pour étouffer la contestation.

L’ascendant de l’ayatollah sur la rue chiite est contesté par une jeunesse qui rejette toute autorité

Deux jours plus tard, Ali Al-Sistani endossait le plan onusien de sortie de crise qu’est venue lui présenter à Nadjaf Jeanine Hennis-Plasschaert, la chef de la mission d’assistance de l’ONU en Irak. Ce plan appelle à réformer la loi électorale et la Constitution, à lutter contre la corruption et à placer les armes des milices sous le contrôle de l’Etat. En dépit du soutien de la marjaya et des contestataires, l’ONU n’est pas écoutée par la classe politique. « Ces réformes sont impossibles à mettre en œuvre sous ce gouvernement : il fait partie du problème », estime Dhia Al-Asadi, un conseiller politique de Moqtada Al-Sadr, première force politique au Parlement. Seul le président Barham Salih a suivi ses recommandations dans le projet de nouvelle loi électorale, présenté cette semaine et aussitôt vidé de sa substance en conseil des ministres.

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