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Le Suisse Thomas Greminger constate une avancée significative des négociations de paix dans le Donbass, mais appelle à ne « pas surestimer ces progrès ».
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Le Suisse Thomas Greminger dirige depuis deux ans l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), instance régionale fondée en 1975 et réunissant cinquante-sept Etats. Symbole de la fin de la guerre froide, qu’elle a accompagnée, elle joue un rôle-clé en Ukraine.
Depuis la mi-juin, l’Ukraine, présidée par Volodymyr Zelensky, a engagé le retrait des troupes dans le Donbass, qui s’accompagne du départ des forces séparatistes et russes sous la surveillance de l’OSCE. S’agit-il d’un tournant ?
C’est une ouverture, oui, qui n’a été possible qu’avec ce changement de présidence en Ukraine. Ce désengagement, qui s’opère progressivement dans trois zones pilotes, fait partie d’un accord signé il y a trois ans, mais resté lettre morte jusqu’à la mi-juin. Nous observons aussi de véritables progrès dans le respect du cessez-le-feu, et ce symbole : la réparation du pont à Stanytsia Louhanska, point de passage entre l’Ukraine et les territoires séparatistes. D’un point de vue politique, les deux parties se sont entendues sur la définition d’un programme, celui de la formule Steinmeier, qui prévoit l’octroi d’un statut spécial à la région, ainsi que l’organisation d’élections.
Est-ce assez pour imaginer la paix dans les prochains mois ?
Il ne faut pas surestimer ces progrès. Il s’agit d’une étape. Au-delà des trois zones pilotes, il faudra démilitariser toute la ligne de front qui s’étend sur 450 kilomètres. Et il reste des points à éclaircir : s’entendre sur ce que signifie ce « statut spécial » du Donbass. On parle d’une décentralisation, mais à quel degré ? Il faut aussi valider, avec les deux parties, les conditions d’organisation des élections respectant les standards de l’OSCE, c’est-à-dire en assurant la liberté d’expression, la liberté de se réunir, etc. Pour cela, il faut une direction politique que pourra donner le sommet dit « au format Normandie », réunissant la Russie, l’Ukraine, l’Allemagne et la France, qui, nous l’espérons, pourrait se tenir d’ici trois ou quatre semaines.
La Russie a-t-elle intérêt à faire cesser ce conflit ?
Cette guerre coûte cher à Moscou. Elle paie des sanctions, paie son soutien à ce conflit et sa réputation en souffre. Mais un climat de méfiance s’est installé entre la Russie et l’Ouest depuis l’annexion de la Crimée en 2014 et la déstabilisation de l’Ukraine dans le Donbass. Nous n’avons pas de moyens de pression, mais nous pouvons offrir une plate-forme de dialogue. L’échange de soixante-dix prisonniers entre Kiev et Moscou, le 7 septembre, a été une façon de retrouver cette confiance, et nous espérons d’ailleurs un second échange de façon imminente.
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