Coup de filet du Pakistan contre des militants extrémistes

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Islamabad veut éviter d’être inscrit sur la liste noire du Groupe d’action financière, l’organisme intergouvernemental qui lutte contre le financement du terrorisme.

Par Louis Imbert Publié aujourd’hui à 12h38

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Sur le site d’une attaque suicide qui a tué plus de quarante paramilitaires indiens, à Pampore, au Cachemire indien, le 14 février.
Sur le site d’une attaque suicide qui a tué plus de quarante paramilitaires indiens, à Pampore, au Cachemire indien, le 14 février. Umer Asif / AP

Dans un geste d’apaisement, le ministre de l’intérieur pakistanais a annoncé, mardi 5 mars, l’arrestation de dizaines de suspects, après l’attentat suicide qui avait tué plus de 40 paramilitaires indiens, le 14 février, au Cachemire indien. Parmi eux figuraient un jeune frère de Masood Azhar, le chef du groupe Jaish-e-Mohammad (JEM), qui a revendiqué l’attaque, et 43 autres militants pakistanais. Selon le ministère, tous ne sont pas affiliés au JEM.

Ces arrestations confirment la volonté de désescalade manifestée par le Pakistan, après la libération, le 1er mars, d’un pilote indien, dont l’avion avait été abattu le 27 février au-dessus du Cachemire, côté pakistanais. L’Inde a dit avoir visé la veille un camp d’entraînement du JEM dans une zone forestière du nord du Pakistan, sans provoquer de gros dégâts apparents, selon des rapports de presse sur les lieux.

Les tensions entre les deux puissances nucléaires, qui ont menacé de dégénérer en confrontation armée de grande ampleur, se sont depuis réduites, même si des bombardements ont de nouveau eu lieu de part et d’autre de la frontière, mercredi au Cachemire.

Le JEM, groupe structuré et bien entraîné, réputé proche des services secrets militaires pakistanais (ISI), est basé dans le sud du Penjab, la région la plus peuplée du pays. Il est difficile d’envisager qu’il puisse y perdurer sans liens avec les organes de sécurité d’Etat. Sans mener d’activités violentes ces dernières années au Pakistan, cette formation d’inspiration deobandie – un courant de l’islam sunnite – entend défendre les musulmans du Cachemire, tout en développant une idéologie islamiste plus large, et des liens avec la mouvance talibane ainsi qu’avec Al-Qaida.

Ces derniers jours, Islamabad avait affirmé sa volonté de saisir et geler les fonds de groupes qui figurent sur la liste des organisations terroristes de l’ONU. Les autorités envisagent de placer leurs écoles, leurs centres de soins et fondations religieuses sous tutelle, et d’accroître les interdictions de voyage qui pèsent sur leurs militants. Il s’agit d’éviter que le pays soit inscrit d’ici juin sur la liste noire du Groupe d’action financière (GAFI), organisme intergouvernemental luttant contre le financement du terrorisme, basé à Paris.

Risque économique

Le GAFI avait dénoncé en février l’inaction d’Islamabad face au blanchiment d’argent effectué par ces groupes. La menace d’une telle mise au ban fait peser un risque économique important sur ce pays très appauvri, qui multiplie les appels aux aides financières bilatérales auprès de ses partenaires, notamment l’Arabie saoudite. Rien n’indique cependant que le GAFI puisse se satisfaire d’un maintien des activités des militants sous la tutelle financière directe de l’Etat.

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