« Au PPE, de plus en plus se demandent s’ils n’ont pas été les “idiots utiles” de l’extrême droite en soutenant Orban »

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Le couperet n’a jamais été si proche pour le premier ministre hongrois, alors que le parti de la droite européenne doit se prononcer le 20 mars sur sa possible exclusion, estime dans sa chronique Alain Salles, chef du service International du « Monde ».

Publié aujourd’hui à 12h12, mis à jour à 12h12 Temps de Lecture 4 min.

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Le premier ministre hongrois Viktor Orban, à Budapest, le 10 février.
Le premier ministre hongrois Viktor Orban, à Budapest, le 10 février. ATTILA KISBENEDEK / AFP

Chronique. Habitué à ferrailler, un pied dedans, un pied dehors, avec ses partenaires conservateurs veuropéens, Viktor Orban avait fini par se croire invulnérable. Le premier ministre hongrois se voyait même comme l’anti-Merkel, qui allait sauver la droite du péril immigrationniste où l’avait entraînée la chancelière en août 2015, quand elle avait prôné l’accueil des réfugiés fuyant la guerre de Syrie.

Loué par l’extrême droite, il profitait de l’habit de respectabilité du Parti populaire européen (PPE), la grande famille de la droite au Parlement de Strasbourg, pour en tester sans arrêt les limites. « En tant que démocrate-chrétien, je préfère parler à l’enfant terrible, à l’intérieur de la famille », expliquait en novembre 2018, le président du PPE Joseph Daul, qui avait, jusqu’à ces derniers jours, toujours défendu son protégé hongrois.

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Viktor Orban a ainsi pu, sans risquer l’exclusion du PPE, mettre la justice et les médias sous contrôle, organiser un référendum contre Bruxelles, vanter la démocratie illibérale et ses modèles comme Poutine ou Erdogan, et prononcer des diatribes antisémites contre le milliardaire américain d’origine hongroise, George Soros. Il y a un an seulement, le dirigeant hongrois haranguait ainsi les foules : « Nous avons affaire à un adversaire qui est différent de nous. Il n’agit pas ouvertement mais caché, il n’est pas droit mais tortueux, il n’est pas honnête mais sournois, il n’est pas national mais international, il ne croit pas dans le travail mais spécule avec l’argent, il n’a pas de patrie parce qu’il croit que le monde entier est à lui. »

L’affront de trop

Orban promettait alors de débarrasser la Hongrie de « l’Oncle George et son réseau ». Il est pourtant sur toutes les affiches, en Hongrie, tantôt seul, tantôt avec les ennemis du régime hongrois : l’opposition dont il est censé être le marionnettiste, le chef des libéraux du Parlement de Strasbourg, Guy Verhofstadt, et récemment Jean-Claude Juncker, qui doit être remplacé le 15 mars sur les affiches par Frans Timmermans, le vice-président de la Commission et chef de file des sociaux-démocrates pour les européennes. Les visages passent, Soros reste.

La campagne contre Jean-Claude Juncker, membre lui aussi du PPE, présenté ricanant avec George Soros, accusé de soutenir l’immigration, constitue l’affront de trop. Les critiques ont plu sur Orban, y compris de Joseph Daul et de la CSU bavaroise, fidèle alliée au sein du PPE.

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