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Les sénateurs ont élu le candidat centriste Tomasz Grodzki à la présidence de la Chambre haute.
Le résultat aura été incertain jusqu’au dernier moment. Dans une atmosphère effervescente, par 51 voix contre 48 et une abstention, l’opposition démocrate unie a réussi, dans la soirée de mardi 12 novembre, à faire élire son représentant comme président du Sénat. Les manœuvres à peine voilées de la majorité ultraconservatrice du PiS (Droit et justice), pour tenter des « transferts » de sénateurs de son côté, multipliant les promesses de postes ministériels, auront été vaines : le pacte sénatorial de « non-agression », passé entre les partis d’opposition avant les élections législatives du 13 octobre, qui s’était conclu par la présentation de candidats communs, aura tenu jusqu’au bout.
Aussi symbolique soit-elle, il s’agit de la première victoire de l’opposition démocrate depuis l’arrivée au pouvoir des ultraconservateurs du PiS, en novembre 2015, largement réélus le 13 octobre avec 43,6 % des voix. En montant sur le perchoir, le nouveau président du Sénat, Tomasz Grodzki (Plate-forme civique, centre droit), s’est fendu d’un geste victorieux avec les doigts en « V », en référence au geste du premier chef de gouvernement non communiste, Tadeusz Mazowiecki, en 1989. M. Grodzki a salué une « victoire de la démocratie » et a espéré un retour à « la décence, la normalité, au respect de la Constitution et des règlements du Sénat. » Lors de la précédente législature, le Sénat était devenu, comme jamais auparavant, une chambre d’enregistrement des décisions votées à un rythme effréné par le PiS de Jaroslaw Kaczynski.
Un nouveau contre-pouvoir
Autre symbole : le nouveau président a rétabli, à l’entrée de l’hémicycle, les drapeaux de l’Union européenne qui avait été retirés par son prédécesseur, évoquant « un petit geste de retour à la normalité, dans la famille de la civilisation occidentale. » Si le PiS, fort d’une majorité de 235 députés sur 460 à la Diète, la chambre basse du Parlement, pourra continuer à gouverner presque sans entrave, le Sénat sera en mesure de ralentir considérablement le processus législatif et d’influer sur certaines nominations dans des institutions-clés. La « révolution conservatrice » menée par le parti au pouvoir depuis 2015, qui s’est souvent traduite par des votes de nuit bafouant les bonnes pratiques parlementaires, devra composer avec ce nouveau contre-pouvoir.
Tout indique que pour le PiS, cette législature s’annonce beaucoup plus complexe que la précédente. Le résultat des élections législatives, bien que favorable, n’a pas été le grand plébiscite attendu, et Jaroslaw Kaczynski, comme ses troupes, s’est gardé de tout triomphalisme. Jamais, dans l’histoire récente du pays, un parti n’avait disposé d’autant d’avantages dans une campagne : propagande tous azimuts des médias publics et des médias privés affiliés, soutien explicite de l’Eglise… sans oublier un bilan favorable, avec une croissance soutenue et la mise en place d’allocations sociales généreuses. Et même si le PiS a gagné 2,3 millions de voix par rapport au scrutin de 2015, le score cumulé de l’opposition démocrate s’est révélé supérieur de cinq points à celui de la majorité. Jaroslaw Kaczynki, qui espérait une majorité plus large, a réalisé que son parti s’est heurté à un plafond de verre, malgré les moyens engagés.
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