« En Inde, un bon nationaliste est un internationaliste, ce n’est pas contradictoire »

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Pour le ministre des affaires étrangères indien, rencontré à Paris lors du Forum sur la paix, « le nationalisme est un mot positif » et « il y a beaucoup à faire en Inde avec le rétablissement de l’identité ».

Propos recueillis par et Publié aujourd’hui à 17h07

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Le président français Emmanuel Macron et le ministre des affaires étrangères indien,  Subrahmanyan Jaishankar, en marge du Forum pour la paix, le 12 novembre à Paris.
Le président français Emmanuel Macron et le ministre des affaires étrangères indien,  Subrahmanyan Jaishankar, en marge du Forum pour la paix, le 12 novembre à Paris. Ludovic Marin / AP

Ancien ambassadeur aux Etats-Unis et en Chine, Subrahmanyam Jaishankar est ministre des affaires étrangères d’Inde puis mai 2019. Membre du BJP, le parti du peuple de Narendra Modi, il siège à la Chambre haute du Parlement indien comme représentant du Gujarat. Il a rencontré Le Monde à Paris lors de son passage au Forum de Paris sur la paix 2019.

Lors de sa dernière rencontre avec le premier ministre Narendra Modi, le président chinois Xi Jinping a dit qu’il était de l’intérêt commun du « dragon chinois et de l’éléphant indien de danser ensemble ». Qu’ont en commun la Chine et l’Inde ?

Nos deux pays ont été, dans l’histoire de l’humanité, des Etats très importants qui, aujourd’hui, reprennent leur place dans les affaires mondiales. C’est un point commun très fort. Parce quand on parle du rééquilibrage du monde, c’est souvent du rééquilibrage avec l’Asie, et en Asie, c’est surtout avec l’Inde et la Chine. Le fait que nous soyons tous deux en pleine ascension, même si nous avons des institutions et des régimes différents, fait que nous avons un intérêt commun à défendre nos intérêts. Le G20 en est un très bon exemple. Jusqu’à 2009, il n’y avait que le G7 ou G8, très européen, très occidental. L’Inde et la Chine ont un intérêt à élargir les processus mondiaux de délibération. Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) jouent aussi ce rôle, dans une moindre mesure. Le reste du monde n’y prête pas aussi attention qu’il le devrait.

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Mais la Chine et l’Inde ne croissent pas de la même façon…

Ni de la même façon, ni au même rythme. Chacune a ses propres défis. Le monde était très dominé par l’Occident – il l’était complètement en 1945, puis progressivement ça a changé. Il l’est encore : la Chine et l’Inde ont un intérêt commun à faire en sorte que le monde reflète davantage les différents peuples de la planète.

La Chine est-elle une rivale pour l’Inde ?

Dans les affaires du monde, on trouve un mélange très intéressant de compétition et de collaboration. Compétition car chaque Etat, dans un espace commun, recherche ce qu’il y a de mieux pour lui. Mais s’il n’y a que de la compétition pure, il n’y a pas d’ordre international. Donc tout le monde coopère aussi pour qu’un ordre international puisse exister. On trouve un équilibre entre coopération et compétition. Avec la Chine, nous sommes voisins, nous nous connaissons depuis longtemps. Nous avons fait des choix différents, mais dans notre région, on n’est pas très prescriptifs… Bien sûr, chacun croit aux vertus de son modèle, mais ce n’est pas dans notre culture de le dire frontalement. Cessez d’avoir une vision unidimensionnelle, la vraie vie est plus complexe ! Nous sommes deux grands pays et notre intérêt commun est d’avoir de bonnes relations.

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