« Le procès contre les dirigeants catalans est une énorme erreur historique »

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Dans une tribune au « Monde », Oriol Junqueras, vice-président catalan destitué par le gouvernement espagnol en 2017, aujourd’hui emprisonné, et Alfred Bosch, ministre des affaires étrangères catalan, expliquent qu’il existe en Europe, en plein XXIe siècle, des prisonniers politiques.

Publié aujourd’hui à 10h15, mis à jour à 10h15 Temps de Lecture 3 min.

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« Tous sont accusés de rébellion et de sédition, bien que ces délits requièrent nécessairement de la violence. Toutefois, la seule violence qui a eu lieu lors de ces événements est la brutalité policière. » (Photo : manifestation de soutien à l’indépendantiste catalan Oriol Junqueras, à Barcelone, le 16 février.)
« Tous sont accusés de rébellion et de sédition, bien que ces délits requièrent nécessairement de la violence. Toutefois, la seule violence qui a eu lieu lors de ces événements est la brutalité policière. » (Photo : manifestation de soutien à l’indépendantiste catalan Oriol Junqueras, à Barcelone, le 16 février.) LLUIS GENE / AFP

Tribune. Le monde doit savoir que sept dirigeants catalans, pacifiques et démocrates (dont l’un des auteurs de cette tribune) sont en détention provisoire en Espagne depuis plus d’un an. Leur procès, qui a commencé à Madrid le 12 février, doit durer environ trois mois. Ils font face à des chefs d’accusation pouvant leur valoir jusqu’à vingt-cinq ans de prison ferme. Ils ne sont pourtant pas accusés d’avoir fait du mal à qui que ce soit, ni d’avoir volé quoi que ce soit, mais simplement d’avoir permis aux gens de voter.

Chacun doit donc réaliser qu’il existe en Europe, en plein XXIe siècle, des prisonniers politiques : ces sept dirigeants catalans, démocratiquement élus, auxquels s’ajoutent deux membres de la société civile. La plupart d’entre eux appartenaient à un gouvernement légitime choisi par un Parlement démocratiquement élu en 2015, et destitué par le gouvernement espagnol le 21 octobre 2017. Parmi ces personnes poursuivies et détenues figure Carme Forcadell, qui, en tant que présidente du Parlement catalan, elle aussi destituée, ne peut être tenue pour responsable que d’avoir permis le débat dans l’hémicycle.

Un objectif légitime

Tous sont accusés de « rébellion » et de « sédition », bien que ces délits requièrent nécessairement de la violence. Toutefois, la seule violence qui a eu lieu lors de ces événements est la brutalité policière, diffusée en direct par les chaînes d’information du monde entier, et perpétrée par des milliers de policiers envoyés par le gouvernement espagnol pour empêcher les citoyens d’exercer leur droit de vote lors du référendum du 1er octobre 2017 sur l’indépendance de la Catalogne.

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L’accusation porte sur l’organisation et la tenue de ce « référendum illégal » sur l’indépendance, alors que la Constitution espagnole prévoit des référendums et que la convocation de tels scrutins par les gouvernements autonomes a été explicitement effacée de la liste des délits possibles par le code pénal espagnol en 2005.

En outre, l’indépendance de la Catalogne est un objectif politique parfaitement légitime en démocratie, qui ne saurait justifier aucune forme de persécution. Depuis des années, cette indépendance est massivement réclamée, notamment lors d’immenses manifestations remarquablement civiques et pacifiques.

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Une partie de l’accusation est représentée par les procureurs généraux de l’Etat, qui se sont signalés en refusant mesquinement de faciliter l’accès des observateurs internationaux à la salle d’audience. D’autre part, la seule « accusation populaire » est menée par Vox, un parti d’extrême droite qui prône un nationalisme espagnol radical, xénophobe et contestant les droits des femmes.

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