« Nous ne pouvons pas oublier que la Crimée est toujours occupée », plaide la présidente estonienne

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Kersti Kaljulaid, en visite en France, au Forum pour la paix, revient sur les « différences d’opinion » qu’elle a, à l’instar de nombreux dirigeants baltes et est-européens, avec Emmanuel Macron au sujet du dialogue avec la Russie.

Propos recueillis par Publié aujourd’hui à 20h30

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La présidente estonienne, Kersti Kaljulaid, accueillie à l’Elysée par Emmanuel Macron, le 11 novembre.
La présidente estonienne, Kersti Kaljulaid, accueillie à l’Elysée par Emmanuel Macron, le 11 novembre. LUDOVIC MARIN / AFP

Elue par le Parlement estonien en 2016, Kersti Kaljulaid est la première femme à occuper les fonctions de présidente de la République d’Estonie (depuis 2016). Longtemps considérée comme une technocrate, venant de Bruxelles, sans affiliation politique, elle est devenue la porte-voix de la défense des valeurs démocratiques, après l’entrée de l’extrême droite au gouvernement, en mai. Depuis lundi 11 et jusqu’au 13 novembre, elle est en visite officielle à Paris, au Forum pour la paix.

Le président Emmanuel Macron plaide pour une collaboration accrue avec la Russie, votre voisin. Y êtes-vous favorable ?

J’ai déjà eu l’occasion d’en parler avec le président Emmanuel Macron et le premier ministre Edouard Philippe, cette année. D’un point de vue stratégique, notre façon de pensée ne diffère pas. L’objectif est d’assurer une coexistence pacifique avec un voisin qui ne respecte pas le droit international ou ses propres engagements. D’un point de vue tactique, nous pouvons avoir des différences d’opinion. Ainsi, j’étais contre le retour de la Russie à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, avant qu’il y ait de vrais progrès sur le terrain. Avoir des contacts réguliers [avec Moscou] est nécessaire. Mais nous ne pouvons pas oublier que la Crimée est toujours occupée, ainsi qu’une partie de la Géorgie, et qu’un conflit est encore en cours dans l’est de l’Ukraine.

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Vous êtes la première chef d’Etat balte, en près d’une décennie, à avoir rencontré le président Vladimir Poutine, en mai, ce qui vous a valu des critiques. Pourquoi avez-vous choisi de vous rendre à Moscou ?

Nous sommes membres de l’UE et de l’OTAN. Oui, la Russie est un voisin difficile. Mais nous devons parler avec elle. Nous, les Baltes, ne pouvons pas nous contenter de regarder sans rien faire, parce que nous avons subi l’occupation soviétique. Nous devons faire partie de ceux qui agissent.

La Russie représente-t-elle une menace pour l’Estonie et les pays baltes ?

Non. Nous sommes membres de l’OTAN. Nous n’avons donc aucune raison de craindre ce qui s’est passé en Géorgie ou en Ukraine. Il est vrai, cependant, que Moscou semble croire que ses voisins ne sont pas libres de décider de leur propre avenir et fait planer la menace d’une intervention s’ils se rapprochent trop de l’ouest ou de l’UE. Par conséquent, je pense que nous devrions soutenir les aspirations des pays de l’Est à une coopération renforcée avec l’Union européenne.

Vous mentionnez l’OTAN comme garantie de votre sécurité. L’article 5 – selon lequel une attaque contre un allié entraînerait une réponse solidaire – est-il toujours valide ?

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