Aux Etats-Unis, la Cour suprême divisée sur le dossier politique de l’immigration

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Les neuf juges rendront en juin un avis sur le dispositif protégeant depuis 2012 quelque 700 000 jeunes sans papiers et auquel l’administration Trump veut mettre un terme.

Par Publié aujourd’hui à 01h14

Temps de Lecture 3 min.

Manifestation à Los Angeles, le 12 novembre.
Manifestation à Los Angeles, le 12 novembre. FREDERIC J. BROWN / AFP

A 32 ans, Vicente Rodriguez, moustache lissée et brillant dans l’oreille, n’a jamais quitté les Etats-Unis depuis qu’il y est entré illégalement avec ses parents à l’âge de 4 mois. Faute de papiers en règle, cet éducateur spécialisé exerçant en Californie ne peut pas voyager et a passé une partie de sa vie dans la peur d’être expulsé vers le Mexique, un pays qu’il ne connaît pas.

En 2012, la décision du président démocrate, Barack Obama, de donner un statut protecteur temporaire (DACA-Deferred Action for Childhood Arrivals) à quelque 700 000 jeunes arrivés illégalement aux Etats-Unis lorsqu’ils étaient enfants, lui a accordé un répit. Le jeune homme peut alors passer son permis de conduire, poursuivre des études, travailler. Mais le soulagement est de courte durée. En 2017, l’administration Trump, jugeant cette mesure « illégale », annonce la fin du DACA et plonge les dreamers (rêveurs), nom que se sont donné ces jeunes à la poursuite du « rêve américain », dans une nouvelle incertitude juridique.

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C’est cette décision, suspendue à plusieurs reprises par des tribunaux, que la Cour suprême des Etats-Unis a examinée, mardi 12 novembre, alors que des milliers de personnes manifestaient leur soutien en slogans et en chansons à Vicente et à tous les jeunes – principalement issus du Mexique et d’Amérique centrale –, menacés par la fin du DACA.

Politique anti-immigration

Les neuf juges sont apparus divisés sur l’opportunité de se prononcer sur la suppression de cette disposition, contentieux le plus sensible sur l’immigration avec la construction du mur voulue par Donald Trump à la frontière mexicaine. Les juges conservateurs semblent enclins à suivre l’avis de l’administration républicaine, dont la décision a pourtant été jugée « arbitraire et capricieuse » par les tribunaux. Or, le droit administratif américain impose à l’exécutif de justifier ses décisions de manière « rationnelle » ; les juges pourraient donc s’appuyer sur le droit discrétionnaire du pouvoir exécutif pour estimer que la justice n’a pas à se prononcer. Au-delà des arguments juridiques, ils pourraient aussi se montrer sensibles à la justification politique anti-immigration de l’administration, pour qui une annulation du dispositif protecteur dissuaderait une nouvelle vague d’arrivées.

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Les juges libéraux ont eux souligné la difficulté de démontrer l’illégalité de la décision prise par M. Obama et mis en avant l’apport des dreamers, scolarisés et élevés aux Etats-Unis, à la société américaine. « Ces jeunes ne volent rien à personne ; il faut leur faire une place pour qu’ils mènent une bonne vie », insiste aussi Leslie Backus, une enseignante du Maryland venue apporter son soutien dans le froid et sous la pluie aux jeunes devant la Cour suprême. D’autant qu’un nombre croissant d’entre eux ont désormais des enfants, citoyens américains car nés aux Etats-Unis. Karina Andres, enseignante au Texas, est dans ce cas. Elle préfère « ne pas penser au pire » mais si elle devait perdre son statut et être expulsée vers le Mexique, la question se poserait : partir avec ses enfants dans ce pays inconnu ou les laisser avec leur père aux Etats-Unis.

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