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Les manifestants multiplient les actions dans des lieux symboliques de la gabegie, de l’incurie et de la corruption qu’ils dénoncent depuis quatre semaines.
Suivre l’évolution du mouvement de protestation libanais nécessite désormais d’avoir le don d’ubiquité. La fronde antisystème, qui approche de sa quatrième semaine, ne s’exprime plus seulement par de grandes manifestations, organisées sur une poignée de sites emblématiques, comme la place des Martyrs à Beyrouth et la place Al-Nour à Tripoli.
Elle s’incarne aussi, depuis une semaine, dans une multitude d’actions, moins spectaculaires mais plus ciblées, visant des lieux éparpillés sur l’ensemble du territoire, symboliques de la gabegie, de l’incurie et de la corruption que dénoncent les protestataires. Tout en s’installant dans la durée, le mouvement renouvelle et élargit ses modes d’intervention, dans l’espoir de hâter la formation d’un gouvernement de technocrates, suite à la démission, il y a deux semaines, du cabinet dirigé par Saad Hariri.
« La tactique de la tension maximale, avec blocage des routes et manifestations tous les soirs, devenait intenable, décrypte Carla Eddé, vice-présidente de l’université Saint-Joseph et participante régulière aux activités de contestation. On se mettait une partie de la population à dos et on s’épuisait. L’organisation en petits mouvements décentralisés, qui se relaient les uns les autres, a permis au mouvement de trouver un second souffle. »
Une marche de femmes
Le déroulé de la journée de dimanche 10 novembre donne un bon aperçu de cette mutation. La mobilisation a commencé par l’intrusion de quelques centaines de personnes à Zaytouna Bay, une marina bordée de restaurants haut de gamme et de yachts de luxe, caractéristique de la semi-privatisation du centre-ville de Beyrouth.
Munis de jus de fruits, de mana’ich – la pizza libanaise – et de salades, les mutins ont organisé un petit-déjeuner collectif sur le quai, chose traditionnellement interdite dans ce pré carré de la haute société beyrouthine. Une manière de dénoncer l’accaparement du littoral par des intérêts privés.
Dans le Akkar, l’extrémité nord du Liban, une région historiquement négligée, des manifestants ont investi l’aéroport de Kleyate, fermé depuis son bombardement par l’armée israélienne, en 2006, durant le conflit qui l’a opposée au Hezbollah, le mouvement chiite libanais. A Tripoli, la grande ville du nord, des centaines d’étudiants ont défilé dans les rues, tandis que d’autres groupes organisaient des sit-in devant le domicile de responsables politiques locaux, en réclamant leur démission.
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