La trop lente féminisation de l’armée française

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La ministre Florence Parly a annoncé le lancement d’un « plan mixité » le 8 mars, pour encourager l’augmentation du nombre de femmes militaires. Une évolution qui connaît encore beaucoup de freins.

Par Nathalie Guibert Publié aujourd’hui à 06h30

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Depuis plus de dix ans, les militaires français communiquent fièrement sur le thème : « Nous sommes une des armées les plus féminisées du monde. » Pourtant, après son ouverture prometteuse des années 1990, l’armée cale. Les femmes représentent 15,5 % des effectifs, et seulement 7,8 % des officiers et officiers généraux. En dépit des efforts déterminés du ministère, qui annonce un « plan mixité » le 8 mars pour tenter de progresser, la féminisation du monde militaire connaît un palier. Elle n’atteint que 10 % dans l’armée de terre, où l’on a noté en dix ans une légère régression de 0,7 point. Les autres services n’ont que légèrement progressé. Au-delà de la particularité du service de santé des armées (60 %), l’armée de l’air est la plus ouverte, avec 23 %.

« Nous entendons toujours les critiques des officiers : “Ça suffit, ton combat, là, ton truc de gonzesse”, Chantal Roche, médecin générale du service de santé des armées

« Il faut analyser la stagnation actuelle », plaide la médecin générale Chantal Roche, du service de santé des armées, qui a lancé, en 2016, l’association Avec les femmes de la défense, non sans difficulté. « En trois ans, nous avons eu des hauts et des bas. » Un réseau informel a encouragé l’initiative, celui des premières femmes officiers arrivées sur titre dans les années 1970. « Tous les ministères avaient leur réseau de femmes, sauf le nôtre. Mais ce sont surtout les civiles de la défense qui voulaient bouger et qui ont compris l’intérêt des réseaux. L’autocensure des femmes arrive dès la création de l’association, les militaires l’évitent, elles ont une appréhension », précise-t-elle.

« La création de l’association n’a donc pas été prise comme une chose positive. » Pas de subvention, ni de salle mise à disposition à Balard. Pas d’autorisation de lancer un site interne, avant qu’une instruction de la ministre débloque le sujet début 2019… « L’annonce de la ministre d’une augmentation de 10 % de femmes d’ici à 2025 a entraîné un déchaînement sur les réseaux sociaux », raconte Mme Roche. « Nous entendons toujours les critiques des officiers : Ça suffit, ton combat, là, ton truc de gonzesse. Ils ne le font même pas méchamment. On est obligées de tout tourner à la dérision. Dans l’armée, le masculin l’emporte sur le féminin. » L’absence du galon sur la coiffe des officiers féminins de l’armée de terre, « c’est bien le signe d’un certain état d’esprit », illustre-t-elle.

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