La Jordanie reprend à Israël le contrôle de deux enclaves agricoles

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Les relations entre les deux voisins sont au plus bas, vingt ans exactement après la signature du traité de paix qui garantissait le prêt de ces terres.

Par Publié aujourd’hui à 21h45

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Sans cérémonie, sans dialogue, la Jordanie a repris le contrôle, dimanche 10 novembre, de deux enclaves de terres agricoles frontalières d’Israël : un symbole de la dégradation continue des relations entre les deux pays. Des paysans de kibboutz voisins les exploitaient jusqu’alors gratuitement, en vertu de deux annexes au traité de paix israélo-jordanien conclu en octobre 1994. Vingt-cinq ans presque exactement après la signature du texte, la télévision israélienne s’est contentée, pour marquer ce recul, de diffuser des images de soldats cadenassant les portails jaunes barrant l’entrée de Baqoura, l’un de ces confettis de terre.

Lundi 11 novembre, le roi Abdallah II s’y est lui-même rendu pour signifier la fin du bail. Dans le même temps Benyamin Nétanyahou exprimait au Parlement, à Jérusalem, son attachement au fond du traité. « Nous avons un intérêt clair et prononcé dans l’existence des accords de paix [avec la Jordanie et l’Egypte] », martelait le premier ministre israélien, accusé depuis plusieurs semaines par son opposition d’avoir négligé les accords avec ses deux voisins immédiats. « D’un côté, il n’y a pas lieu de nous attaquer car nous sommes forts. C’est le fond. D’un autre côté nous sommes assez forts pour empêcher que [ces Etats] soient eux-mêmes renversés. La nature de nos relations vient d’un calcul sobre et utilitaire », précisait M. Nétanyahou. Une posture d’autorité qui n’a pu qu’être mal reçue à Amman.

Cette fermeté masque un échec. Depuis un an, des négociations entre le ministre des affaires étrangères jordanien et le chef du conseil de sécurité national israélien n’ont pas permis d’apaiser la discorde. Le souverain jordanien est demeuré sur son refus, exprimé dès octobre 2018, de reconduire le bail israélien sur les enclaves de Baqoura et de Ghoumar. Abdallah II avait alors suscité la stupéfaction en Israël, à qui il adressait un signal. Il s’agissait en premier lieu de faire payer un prix aux Israéliens pour l’éloignement de la solution à deux Etats avec les Palestiniens, en l’absence de tout dialogue.

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« Deal du siècle »

Comme l’Autorité palestinienne, Amman s’est trouvé mis à l’écart des négociations du « deal du siècle » voulu par l’administration américaine de Donald Trump, au profit de monarchies arabes du Golfe, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Le plan n’a toujours pas été révélé, et la promesse de M. Nétanyahou, en campagne électorale en septembre, d’annexer la vallée du Jourdain, en Cisjordanie voisine, a encore échaudé le royaume jordanien. L’ex-ministre des affaires étrangères, Marouan Muasher, a résumé la position d’Amman, lundi : « Etendre le bail n’avait aucun sens. En ne supportant pas une solution à deux Etats viables, Israël travaille directement contre l’intérêt de la Jordanie et ne mérite aucune faveur spéciale de sa part. »

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