Trente ans après la chute du Mur, les fractures de l’Europe

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L’anniversaire des révolutions pacifiques de 1989 survient dans une Europe en plein doute existentiel, après la crise de l’euro et les vagues migratoires.

Publié aujourd’hui à 16h51 Temps de Lecture 3 min.

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Démantèlement du mur de Berlin, vu du côté ouest, à proximité de la porte de Brandebourg, dans la nuit du 9 novembre 1989.
Démantèlement du mur de Berlin, vu du côté ouest, à proximité de la porte de Brandebourg, dans la nuit du 9 novembre 1989. Gilles Peress / Magnum Photos

Les anniversaires du 9 novembre 1989 ne se ressemblent pas. Dix ans après la chute du Mur, l’heure était à l’optimisme. L’Europe vivait dans la perspective de l’élargissement de l’Union européenne (UE) et de l’OTAN. L’Occident savourait encore la fin de la guerre froide, avant les attaques du 11-Septembre et l’invasion de l’Irak en 2003, même si la guerre en Bosnie (1992-1995) avait douché l’enthousiasme d’une sortie heureuse du communisme.

L’Europe de Maastricht filait vers la monnaie unique. La réunification se mettait en place, dans la douleur des restructurations économiques à l’Est, mais ­entraînée par les promesses de prospérité et de démocratie. Le politologue Pierre Hassner avait pourtant mis en garde, dans un entretien au Monde en 1999, contre « l’ère d’imprévisibilité » qui s’ouvrait dans le monde, mais, ajoutait-il, « pour certains(Etats-Unis, Europe), la fourchette d’incertitude est étroite ».

L’ère de l’imprévisibilité

Depuis, les Etats-Unis et l’Europe sont à leur tour entrés dans l’ère de l’imprévisibilité. La guerre du Golfe a sapé les fragiles fondations européennes un an avant l’élargissement de 2004, opposant les pays hostiles à l’intervention américaine (France, Allemagne) à ceux qui l’ont soutenue, comme le Royaume-Uni et les pays de l’Est. Ces derniers « ont manqué une occasion de se taire », avait lancé, méprisant, Jacques Chirac, nourrissant les premières incompréhensions et fissures européennes.

Trente ans plus tard, ce n’est plus la même histoire. En 1989, les pays de l’ancien bloc communiste, de Varsovie à Berlin, avaient percé le rideau de fer pour se diriger vers la démocratie, la ­liberté et la société de consommation inspirées par l’Occident. Le miroir ne s’est peut-être pas cassé, mais il s’est ­déformé. Et les deux Europe ont l’air de se regarder de nouveau par-dessus un mur de malentendus.

Bien sûr, le niveau de vie a considérablement augmenté dans les anciens pays de l’Est, sans atteindre celui de leurs voisins européens. La cure de rigueur imposée dans la gestion désastreuse de la crise grecque a fait des victimes à l’Est, alors que les réformes économiques pour rejoindre l’Union européenne avaient déjà été douloureuses.

Bien sûr, les libertés ont été conquises, mais on voit aussi leurs revers. La possibilité de circuler dans toute l’Europe a provoqué un déficit démographique considérable à l’Est, qui entraîne un vieillissement de la population et empêche le renouvellement des élites de ces pays. Ce phénomène a également été perçu comme une menace à l’Ouest, avec le fantasme du « plombier polonais » en France, et l’afflux, bien réel, des travailleurs de l’Est instrumentalisé par les partisans du Brexit.

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