« C’est la désunion affichée par l’Europe qui la paralyse »

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Josep Borrel (au centre), futur haut représentant de l’Union européenne pour les affaires extérieures, lors d’une réunion à Bruxelles, le 28 octobre.
Josep Borrel (au centre), futur haut représentant de l’Union européenne pour les affaires extérieures, lors d’une réunion à Bruxelles, le 28 octobre. Francisco Seco / AP

Josep Borrell est l’actuel ministre des affaires étrangères de l’Espagne. Ce socialiste catalan doit devenir haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires extérieures et vice-président de la Commission dirigée par Ursula von der Leyen, en principe à compter du 1er décembre.

L’OTAN est-elle en « état de mort cérébrale », comme le dit Emmanuel Macron ?

Une affirmation si catégorique doit être jugée dans le cadre d’un long entretien. Elle reflète les difficultés du contexte stratégique actuel, en particulier en Syrie. Cependant, pour la majorité des Etats européens, aujourd’hui, il n’existe pas d’alternative à l’OTAN pour leur défense territoriale. Les propos du président de la République reflètent aussi l’urgence, pour l’Europe, d’avancer avec détermination dans le développement de ses propres capacités de défense, afin de pouvoir faire face aux conflits qui la touchent au plus près.

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La relation transatlantique a profondément évolué. Faut-il l’adapter ?

Les Etats-Unis d’aujourd’hui ne sont plus ceux qui nous ont offert leur parapluie protecteur. Et, dans une certaine mesure, ils ont raison de demander aux Européens de prendre leurs propres responsabilités, d’assumer leur « destin », comme l’a dit Mme Merkel.

Elle l’a dit mais elle ne le fait pas…

Elle ne peut le faire toute seule. Les Etats membres de l’UE dans leur ensemble dépensent 1,4 % de leur PIB pour la défense, soit quelque 250 milliards d’euros. Ce n’est pas négligeable ! Le problème c’est que ces montants sont mal dépensés, éparpillés, sans économies d’échelle, avec une multiplication des équipements qui sont en concurrence les uns avec les autres. Il ne peut y avoir de défense européenne, ni de volonté stratégique, sans capacité industrielle européenne.

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Pensez-vous que Donald Trump œuvre à la division de l’Europe ?

Tout le monde, sciemment ou non, veut nous diviser ! Et nous sommes nous-mêmes divisés quant à la réponse à opposer aux Etats-Unis ou à la Chine, là aussi en fonction de ce que nous avons vécu historiquement. M. Trump défend ses intérêts. La seule réponse que l’on peut apporter à « America first », c’est « United Europe ».

M. Macron a lancé une initiative, critiquée en Europe, de rapprochement avec la Russie. Quelle va être votre stratégie vis-à-vis de Moscou ?

Une initiative française sur la Russie devait évidemment créer des remous, car le sujet russe divise fortement le Conseil. Je crois, d’une part, que l’on ne peut abandonner la politique de sanctions sans avoir rien obtenu et, d’autre part, que des sanctions seules ne font pas une politique. Je pense surtout que nous aurons besoin d’une plus grande coopération et de davantage de discussions au sein de l’UE si nous voulons une politique étrangère commune – et je ne dis pas « unique ».

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