Petits partis et indépendants, ces défavorisés de la campagne électorale

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Ils y ont plus ou moins cru pendant un mois. Mais ils ont la tête sur les épaules et savent que s’ils risquent de ne pas être élus, ils auront au moins pu faire passer leur message.

Ils y ont plus ou moins cru pendant un mois. Mais ils ont la tête sur les épaules et savent que s’ils risquent de ne pas être élus, ils auront au moins pu faire passer leur message.

Pour les grandes formations politiques, leur participation à une campagne électorale est motivée par la certitude de remporter la majorité absolue ou, au moins, le maximum de sièges. Pour les indépendants et les petites formations, leur candidature est bien souvent symbolique et porteuse d’un message spécifique.

3 – Abdullah Razi Hosseinally : Le candidat qui a déclaré la guerre aux oriflammes

Ses propos n’ont pas laissé les gens insensibles, lors du briefing de la commission électorale et du commis- saire de police à l’intention des candidats la semaine dernière. Lui, c’est Abdullah Razi Hosseinally, candidat du Reform Party au n° 3 (Port-Louis Maritime – Port-Louis Est), qui a déclaré la guerre aux oriflammes.

Aux personnes responsables d’assurer des free and fair elections, il a demandé si ce n’est pas le rôle de la commission de s’engager pour mettre un terme aux oriflammes qui nuisent à l’environnement et peuvent s’avérer un danger pour la sécurité routière. «Est-ce que vous attendez que les voleurs décident eux-mêmes de ne plus voler ?» Cette déclaration lui avait valu des applaudissements de l’assistance.

Qui est donc Abdullah Razi Hosseinally ? Habitant du n° 3 depuis sa naissance, il a pratiqué la dentisterie dans les hôpitaux à Maurice, à Rodrigues et dans des caravanes de santé avant d’ouvrir son cabinet près de sa maison. Il est aussi dans l’immobilier.

Celui qui a rejoint le parti de Roshi Bhadain vers 2 heures du matin, le jour du dépôt de candidatures, confie s’être porté candidat «lorsque l’occasion s’est présentée». «Je suis les évènements politiques car ils influencent notre vie. Mais il y avait toujours ce sentiment de résignation à ce système jusqu’au jour où le Reform Party a attiré mon attention.»

Les réponses à ses questions lors du briefing avec les candidats, comme «on prend note» indiquent comment «on est devenu une nation résignée». «Je suis nouveau en politique, avec un idéalisme encore présent et un optimisme. J’aimerais bien procéder par des principes. Renforçons la base premièrement.» Et de lancer : «Tout cela était spontané. Un ras-le-bol. Envenimé par le pas-boul.»

4 – Ibrahim Fardeen Mohoboob, Ninchley Matombé, Sarah Naraina : À chacun sa façon de faire campagne

«Pour une première fois, la campagne s’est bien passée. On attend environ 8 000 voix. Je trouve que nos initiatives ont éveillé une onde positive chez les petits planteurs et éleveurs», confie Ibrahim Fardeen Mohoboob (photo de gauche), leader de la Small Planters, Labourers and Farmers Party.

Les endroits ciblés pour les réunions et les exercices de porte-à-porte, pour toucher un maximum de gens travaillant dans l’agriculture, étaient Notre-Dame, Crève-Cœur, Terre-Rouge et cité La Cure. Cette campagne lui a coûté dans les Rs 100 000 en y incluant les oriflammes, les banderoles, les pavillons et les rafraîchissements.

Quant à Ninchley Matombé du Parti Kreol Morisien (PKM), il avance que durant la campagne, il n’y a pas eu d’incident au n°4 (Port Louis Nord-Montagne Longue) et que la réaction sur le terrain a été très positive. «Comme beaucoup en ont marre des partis politiques tradition- nels, on a été bien accueillis.»

Pour ce qui est du coût de la campagne, son parti a dépensé pas plus de Rs 50 000. Comment ? Ninchley Matombé (photo du centre) explique que le PKM n’a pas de «baz». Les réunions ont eu lieu sous des tentes ou chez des individus. «C’est simple et efficace : en plein air, sans briani ou pepsi, sans micro et sans haut-parleur.» Car le candidat fait remarquer que c’est une campagne électorale et non un festival.

Du côté de Lalit, la candidate Sarah Naraina avance que la campagne a été calme. «Nous n’avons pas fait de réunion. Comme la campagne a été courte, nous avons profité de ce temps pour rencontrer les gens à travers le porte-à-porte dans toute la circonscription», explique-t-elle. Les candidats de Lalit ont terminé leur parcours dans leur unique «baz», à Grande-Rivière, pour préparer la journée de ce jeudi.

5 – Khussiram Ramessur : La voix des timides

Deux ou trois fois par semaine, il se fait entendre sur des radios privées. Connu comme Nitin de Triolet, Khussiram Ramessur, âgé de 43 ans, est candidat indépendant à Pamplemousses-Triolet (n°5).

Ce marchand de gâteaux domicilié à Triolet aime parler à la radio pour soulever des problèmes de son village et de la société en général. «Je me suis fait un nom grâce à mes interventions régulières à la radio et aujourd’hui, des dizaines de personnes sortant de toute l’île viennent me voir pour me parler de leurs problèmes et me demandent de les soulever à la radio. Il y a même un jeune qui a terminé ses études de médecine mais qui peine à trouver un emploi. Il habite à Vacoas et est venu me rencontrer pour me demander de dire à la radio comment c’est difficile pour lui de trouver un emploi. Car eux, ils pensent que mon style de parler passe mieux à la radio.»

Khussiram Ramessur ne fait pas une grande campagne, préférant être devant ses vitrines de gâteaux. Mais pour ces deux jours, il sera près des centres de vote de Triolet (qui en compte trois) et à côté des «bases». Demain, il sera à l’école Daneshwock Sewraz de Triolet pour suivre le dépouillement. «Les élections terminées, je ‘reprendrai’ le micro à la radio.»

6- Sulakshna Runjeet : L’économie bleue, sa bataille

Objectif : faire comprendre l’importance de l’économie bleue aux citoyens et aux décideurs. Sulakshna Runjeet, candi- date indépendante, gère sa propre compagnie, Supam Export Ltd, qui est dans l’exportation de poissons pour les aquariums.

L’habitante de St-François avoue qu’elle n’a jamais été intéressée par la politique. Mais par la force des choses, elle s’est jetée dans le bain. «J’avais un projet d’élevage de coraux et de restauration du lagon. Quand j’ai entamé des démarches auprès du ministère de la Pêche et du Mauritius Oceanography Institute, personne n’a compris l’importance de mon projet. Je me suis dit qu’il faut être dans le système pour mieux promouvoir l’économie bleue», explique-t-elle.

Cette femme entrepreneure voulait aussi élever des bénitiers géants, en vain. «Le poisson de clown de Maurice est également unique au monde. On ne m’a pas autorisée à m’occuper de sa reproduction car sa capture est interdite. C’est dommage que le ministère de la Pêche est toujours occupé par un ministre qui ne comprend rien à la mer.»

Elle avance avoir plein d’idées. Par exemple, le Mauritius Oceanography Institute fait des recherches sur le traitement du cancer en utilisant un type d’éponge qui se trouve à une certaine profondeur en mer. «Nous pouvons faire son élevage dans une ferme.»

Les affiches d’Ingrid Charoux enlevées

Mauvaise surprise. Les affiches qu’Ingrid Charoux, candidate de Lalians Lespwar, a placées dans la circonscription n°6 (Grand-Baie – Poudred’Or) ont été enlevées. La candidate a fait cette découverte tôt hier matin. «Mes affiches étaient placées à divers ronds-points, mais elles ont été enlevées. À la place, il y a ceux du Parti travailliste ou du MSM. Ils n’ont aucun respect pour l’adversaire. Ils n’ont aucun sens du civisme», regrette la candidate au bord des larmes.

Ingrid Charoux a passé toute la nuit dans la circonscription pour les placarder. «Ce sont des internautes qui ont contribué pour que je les imprime. C’est malheureux. Et dire qu’il y avait de la place pour qu’ils mettent les affiches sans pour autant enlever les miennes. C’est injuste», constate-t-elle. Malgré cet acte malintentionné, elle est toujours motivée.

9 – Clara Stefanie Pavillon : «Je crois en moi pour la victoire»

Sous la bannière de 100 % Citoyens, Clara Stefanie Pavillon se prépare avec son équipe de Flacq depuis hier après-midi. Certaine de pouvoir faire la différence, elle affirme que «100 % Citoyens représente l’alternative pour les gens».

À 42 ans, ce sous-chef prend l’engagement de venir en aide à la société mauricienne, surtout aux femmes et aux jeunes chômeurs. «Jusqu’à présent, nous avons été bien accueillis, car je vois qu’on représente l’espoir d’un changement. Je pense que j’aurai plus de 2 000 votes.» Loin d’être une candidate connue, elle persiste dans l’idée de voir son nom parmi les premiers, suivant son expérience sur le terrain lors de la campagne.

Nek-Ram Giansingh : « Je sais que je serais pas élu »

Le leader du Mouvement démocratique mauricien,  Nek-Ram Giansingh, affirme que la tâche ne sera pas facile au n°9 (Flacq – Bon-Accueil), face aux trois grands partis politiques. Certain qu’il ne sera pas élu lors des élections, il s’attend tout de même à quelques votes, 1 500 à 2 000. 

Actif pour les élections générales depuis 1976, le leader du parti affirme qu’il n’aura pas beaucoup de suffrages car «les gens ne prennent pas en considération les petits partis». Loin d’être un candidat reconnu, il a maintenu la tradition de porte-à-porte jusqu’à ce jour. «Nous avons fait un peu de porte-à-porte et nous avons été bien accueillis. Mais l’accueil ne fait pas les élections. Il est difficile de faire changer d’avis les personnes, surtout avec le peu de moyens dont on dispose

Pas de grande préparation en vue de sa part, il se présente avant tout à son centre de vote et après, il prévoit un tour dans la circonscription pour voir la tendance. 

Sheeksha Bheergoonath : «Le social réside en elle»

Loin d’être comme les autres candidats, cette indépendante n’a pas fait de campagne. « Sa force réside dans sa simplicité et sa bonté», dit son père. Aujourd’hui, elle attendra l’arrivée de ce dernier pour aller voter dans l’après-midi.

Contente à l’idée d’être candidate pour les élections, Sheeksha Bheergoonath est prête et toute excitée de porter son badge. Ne pouvant pas aller au même rythme que les autres candidats, elle a maintenu, avec le soutien de sa famille et de son père, Anil Bheergoonath, une campagne de sensibilisation. Cette campagne avait pour but de montrer que « tout le monde a une chance de se présenter comme candidat ». Sheekska y croit jusqu’au bout. « Nous avons eu un retour positif des habitants. Je reste confiant pour ma fille tout comme elle est confiante aujourd’hui», dit Anil Bheegoonath. 

10 – Jean Alain Fanchette : «Les gens ne croient plus aux grands partis»

Issu du Forum des citoyens libres, Jean Alain Fanchette, 49 ans, s’est porté candidat dans la circonscription n°10 (Montagne-Blanche– Grande-Rivière-Sud-Est). Ce skipper est à sa première participation aux législatives. «Mais j’ai déjà pris part aux élections villageoises», précise-t-il.

Comment s’est-il organisé pour se faire entendre auprès des électeurs de cette circonscription ? Il explique qu’il a tout misé sur la proximité. «Les gens de Trou-d’Eau-Douce où je suis originaire me connaissaient déjà et j’ai fait du porte-à-porte pour ensuite terminer par un meeting le mardi 5 novembre dans le quartier. Et je dois préciser que bon nombre de personnes y étaient.»

Son constat depuis ? «Nous avons vu que les gens n’ont plus confiance dans les grands partis. Ils sont déçus par les agissements des derniers députés qui promettent plein de choses et qui ne font rien par la suite. Zis mo ki gran.»

Le skipper veut démontrer que de simples citoyens, comme lui, peuvent faire de la politique autrement. «San donn kas ni briani. Nou pa vinn kouyonn personn.» Il souhaite aussi, s’il gagne ces élections, toucher à plusieurs problèmes de société, dont la drogue et le chômage.

Ce père de quatre enfants, soit deux filles et deux garçons, fait ressortir qu’il bénéficie pleinement du soutien de sa famille.

11 – Allyjan Mohamade Al-Ajmal : un candidat qui n’a pas froid aux yeux

Ses attentes sont plus brillantes que ses strass dentaires. Et de la confiance, il n’en manque pas. Le dentiste Allyjan Mohamade Al-Ajmal, qui s’est enregistré comme candidat indépendant au n°11 (Vieux Grand-Port–Rose-Belle), croit fermement en sa «popularité de docteur». Il est ainsi certain de remporter plus de 500 votes lors de ces élections.

Cela fait plusieurs jours qu’Allyjan Mohamade Al-Ajmal ne s’est pas rendu à sa salle de consultation. Il en a profité de ses jours de congés pour faire des portes à portes dans sa circonscription. «Mo’nn al partou pou koz ek dimounn

Il avoue que durant sa campagne, il a aussi reçu des «propositions». «Il y a  des  agents des grands partis qui m’ont demandé de faire campagne pour les gros blocks malgré le fait que je me porte candidat indépendant». Cependant aucun incident n’a été recensé et aujourd’hui, il garde la tête haute.

Ce dentiste, n’est pas à sa première tentative. C’est la troisième fois qu’il se dispute un siège de député. «La première fois, j’étais étudiant au SSR Medical College». Aujourd’hui âgé de 35 ans, il retente sa chance au N°11 après avoir été candidat au n°17 en 201 4.

Son  engouement pour la politique, lui est probablement venu entre deux plombages et quelques extractions. Car il semblerait que lors de ses consultations, ses patients n’ouvrent pas leurs bouches uniquement pour un check-up bucco-dentaire.  «Kan ou dentiste ou konn bokou dimounn ek zot  problem tousala

Si Allyjan Mohamade Al-Ajmal n’a pas de programmes précis pour sa circonscription, il compte toutefois se battre contre le chômage dans l’éventualité où il serait élu.

14 – L’écologie au centre de la campagne d’Alexandre Barbès Pougnet 

Face aux gros blocs, Alexandre Barbès Pougnet, candidat de Lalians Lespwar au n°14 (Savanne – Rivière-Noire), souligne que son objectif n’était pas de convaincre par la comparaison. «Nous nous sommes tous présentés tel que nous étions, sans artifices. Chacun avec son cheval de bataille, pour moi l’environnement, pour Patrick le logement, pour Leena l’agriculture, etc.», fait ressortir Alexandre Barbès Pougnet à l’express. 

Il ajoute que tous sont animés par une «vision commune», par des «valeurs communes», par une «passion commune» pour notre pays. «Convaincre devient alors plus facile. Mais en politique, hélas, l’argent demeure le nerf de la guerre.»

Le candidat a ratissé la circonscription Savanne – Rivière-Noire ces derniers jours. Il garde en mémoire de belles rencontres avec les habitants. «J’ai eu une prise de conscience de certaines questions dont j’ignorais l’existence», souligne-t-il. 

Alexandre Barbès Pougnet retient aussi des coups bas contrairement à sa campagne en décembre 2017 lors de la partielle à Belle-Rose–Quatre-Bornes. Il se dit victime du piratage de sa page Facebook qui véhiculait un message mensonger. Depuis, il s’est excusé auprès de la Commission électorale ayant fait part du Fake news.

«C’est une campagne trop courte pour une petite formation politique ayant pour l’heure moins de visibilité que ses principaux adversaires. Il y a eu quelques erreurs stratégiques aussi. C’est un bilan strictement positif ayant contribué à parfaire mon apprentissage du monde politique», soutient Alexandre Barbès Pougnet.

15 – Kerseven Arnassalon : L’espoir d’être élu

Il est l’un des trois «senior citizens» candidats du n°15 (La Caverne-Phoenix). Et il en est à sa deuxième tentative consécutive aux élections générales. Kerseven Arnassalon, plus connu comme Gassen, a bon espoir. Si, lors des législatives de 2014, l’homme de 66 ans avait remporté 740 voix, cette fois, il pense pouvoir se faire élire. «Je donne des leçons particulières. J’aide bénévolement aussi. On me connaît», lâche ce professeur de maths à l’Orchard Secondary School.

Le Vacoassien a fait imprimer 1 500 cartes de visite qu’il a remises à des amis et proches afin que ces derniers les distribuent à leur tour. Il a également fait du porte-à-porte. Cela, grâce au soutien d’un ami. Le sexagénaire a en outre eu recours à WhatsApp et Messenger.

S’il est élu, ce père de deux filles compte instaurer une commission d’enquête sur le financement du bâtiment Sun Trust. Ou encore proposer qu’on revoie le seuil de dépenses permis à un candidat (Rs 250 000) dans le cadre d’une campagne électorale.

16 – Yoan René, Luvna Papiah : Le changement séduit

Le sourire est sur les lèvres de ces candidats du n°16 (Vacoas–Floréal). Yoan René (photo ci-contre) du Parti Kreol Morisien et Luvna Papiah de 100% Citoyens trouvent que le public est veut un changement.

Il est vrai que les moyens de ces deux partis sont bien loin de ceux des principaux blocs. «Nous avons dû puiser de nos économies», indique Yoan René. Il avoue que le plus difficile a été de convaincre les gens de porter leurs votes vers son parti. «Mais les jeunes sont plus favorables à un changement. Le plus difficile avec ceux qui sont plus âgés, c’est de gagner leur confiance avec notre programme.»

Même son de cloche du côté de Luvna Papiah qui ajoute néanmoins que les habitants accueillent positivement les mesures prônées par son parti. Elle a été touchée par la précarité de ceux qui résident au n°16. «Il y a un grand écart parmi les gens. Cette inégalité fait peine à voir.»

17 – Daniella Police-Michel, Patrick Philogène, Nicolas Jummun : La satisfaction

Pour Daniella Police-Michel, candidate des Verts fraternels au n°17 (Curepipe – Midlands), la campagne électorale a ravivé des souvenirs. Élevée à la cité Atlee, elle a pu croiser de nouveau des personnes qu’elle n’avait pas rencontrées depuis des années. Elle a aimé d’avoir pu exprimer ses opinions aux Curepipiens sans aucune difficulté. «J’ai été agréablement surprise de l’accueil que j’ai reçu. Ils ont su écouter et comprendre le combat que nous voulions mener.»

«Les gens veulent du changement.» C’est ce qui est ressorti de la campagne de Patrick Philogène, de Lalians Lespwar. Pour lui, la campagne s’est bien passée, bien qu’il estime que quelques jours supplémentaires lui auraient été bénéfiques, afin de rencontrer plus de monde. «Les gens réalisent que nous représentons le changement. Nous sommes sur la bonne direction.»

Pour la Plateforme sociale curepipienne, le travail a commencé il y a deux ans. Ses membres ont sillonné la circonscription durant ce temps. «Cette campagne est juste la continuité de notre travail», nous informe Nicolas Jummun. Satisfait, il dit avoir pu marquer la présence du parti lors de ces législatives. «Gagner ces élections n’est pas notre priorité. Nous voulons montrer à la population qu’il existe une alternative.»

18 – Nitin Ghose, Alain Ah Vee, Souvendra Papiah : Les électeurs réceptifs

Nitin Ghose, candidat du Reform Party, se dit très satisfait par la manière dont s’est déroulée sa campagne électorale. «Nous avons une masse silencieuse qui n’a pas encore décidé mais elle a été très réceptive lors de notre porte-à-porte.» Il fait ressortir que le principal atout de son parti réside dans le fait que les candidats ont juré un affidavit pour s’engager à réaliser leurs 15 mesures en cas de victoire.

Alain Ah Vee, candidat de Lalit, explique pour sa part que sa campagne s’est déroulée sans anicroche avec les trois grands blocs. Selon lui, son parti incarne l’espoir : «Nous avons présenté un bulletin de réflexion dans notre programme qui est compatible avec les attentes des citoyens. Nous avons eu l’occasion d’avoir des débats avec les habitants et nous sentons qu’il y a un fort taux de chômage au niveau des jeunes.»

Souvendra Papiah, candidat de 100% Citoyens, indique quant à lui qu’il a été très bien accueilli par les habitants de cette circonscription : «Nous n’avons eu aucun accrochage sur le terrain.» «Notre programme est calqué sur les besoins des Mauriciens. Je suis fier que nous avons mis en avant le peuple. Toutefois, nous sommes déçus que nos banderoles ont été enlevées. Faute de moyens, nous ne pouvons malheureusement pas les remplacer», précise-t-il.

19 – Philippe Boudou, Jean Stephan Duval, Dev Sunnasy : L’alternative est plus que possible

Pour l’ancien maire de Beau-Bassin–Rose-Hill, Phi- lippe Boudou, sa participation en tant que candidat indépendant aux élections générales est un message destiné aux dirigeants du MMM. «Le MMM risque de payer cher s’il continue à faire la sourde oreille à la demande de la base pour sélectionner comme candidat à la députation, des enfants originaires de la circonscription Stanley–Rose-Hill. Je n’ai jamais quitté le MMM. J’ai été écarté du parti. Ce n’est pas cela qui va m’empêcher d’exercer mon droit de me rendre visible à l’électorat lors de législatives.»

Pour sa part, Jean Stephan Duval aurait pu décider de soutenir l’Alliance Nationale aux côtés du Parti mauricien social-démocrate (PMSD), parti traditionnel de sa famille politique. Il a porté son choix sur le Ralliement citoyen pour la patrie. «Ce qui nous intéresse, c’est de pouvoir déclarer à l’électorat qu’il y a une alternative au système politique actuel qui, depuis ces 50 dernières années, accorde le pou- voir politique à l’un des deux principaux blocs politiques. Notre message a obtenu l’assentiment de notre auditoire.»

Les nombreuses atteintes perpétrées, selon lui, contre la démocratie en 2017, la prévalence du népotisme dans les affaires de l’État, les divers scandales qui se dévoilaient en chaîne. Tels sont les facteurs qui ont poussé Vishwardev (Dev) Sunnasy à s’engager dans la vie politique active au sein de 100% Citoyens. «Le changement viendra des citoyens désireux ardemment de s’engager contre le système établi.»

20 – Eliézer François : «J’ai un passé politique au n°20»

Le Mouvement authentique mauricien (MAM) aligne trois candidats dans la circonscription n°20 (Beau-Bassin – Petite-Rivière). Eliézer François indique que ses colistiers et lui ne font pas du porte-à-porte. «Zorro est arrivé, votez Zorro, votez MAM.» C’est ce que lance Eliézer François à chacune de ses sorties.

Selon lui, il utilise sa voiture et un porte-voix. «Je me rends dans plusieurs endroits. J’arrête la voiture et je me sers du porte-voix.» Il affirme que c’est plus pratique que le traditionnel porte-à-porte. Le candidat confie qu’il n’est pas un inconnu de l’endroit et trouve «encourageant» l’accueil des habitants. «Les gens m’accueillent à bras ouverts. J’ai un passé, un bilan positif quand j’étais deputé.» En 1967, Eliézer François a été député du Parti travailliste, à Beau-Bassin–Petite-Rivière. De 1976 à 1982, il a été ministre du Logement, des terres et de l’urbanisme.

Oliver Thomas : «Les petits partis n’ont pas de moyens financiers»

Ce jeune de 26 ans a voulu faire le grand saut lors de ces législatives. Oli- ver Thomas souligne que lors des exercices de porte-à-porte, les habitants ont été très réceptifs. «Les gens sont favorables à mes propositions. C’est le peuple qui a besoin de décider maintenant.»

Pour lui, la plus grosse difficulté durant cette campagne est le manque de moyens financiers. «Les grands partis ont le budget. Ils emploient les gros moyens et font tout le nécessaire pour être élus.» Ce qui est compliqué pour les petits partis. Il se rassure toutefois en affirmant que «lepep pa bet, zot pu ale vot ek zot leker».

Dominique Théodore : «Il y a un manque de fair-play»

Pour Dominique Théodore, jeune candidat de Lalians Lespwar qui brigue les suffrages pour la première fois, l’accueil des habitants de Beau-Bassin lors du porte-à-porte a été une surprise. «Les gens sont réceptifs à ce qu’on propose. Souvent on remarque que les gens ne connaissent pas notre parti. Nous n’avons pas eu la visibilité qu’il faut.»

Selon ce candidat de Lalians Lespwar, le mood général est positif pour une première participation avec onze candidats. Il estime que les petits partis prennent de l’ampleur. «Nous allons quand même réaliser un bon score.» Pendant cette campagne, tout n’a pas été rose pour Dominique Théodore. Il déplore le manque de ressources et moyens. «Nous avons dû faire une campagne avec les moyens de bord. Il regrette également le temps limité pour faire une campagne et le manque de fair-play des grands partis «ki tire nou bann posters».


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