« Les illusions des responsables politiques sur l’innovation »

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Chronique. Dans la saga sans fin du Brexit, le discours sur l’innovation joue un rôle essentiel. Avant le référendum, la propagande pour le « Leave » expliquait combien le Royaume-Uni était un pays d’innovateurs, enchaîné aux contraintes réglementaires d’une Union européenne (UE) bureaucratique. Le principe de précaution serait antiscience et les autres pays européens des poules mouillées, des quasi-luddites bloquant le vrai progrès. Avec un sophisme massue : si les Google et autre Amazon étaient américains, c’était évidemment la faute de l’UE.

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Malgré les craintes des chercheurs et les sueurs froides des industriels face à la perspective du Brexit, ce discours n’a pas disparu après le vote. En mars 2018, la première ministre, Theresa May, parlait du Royaume-Uni comme d’« une nation de pionniers, d’innovateurs, d’explorateurs… le leader des industries du futur ». Dans son premier discours de premier ministre, le 24 juillet, Boris Johnson fanfaronnait : « Nous connaissons les forces énormes de notre économie dans les sciences de la vie, la technologie, les universités… Nous sommes les leaders mondiaux sur les batteries qui résoudront le changement climatique et produiront les métiers “verts” de la prochaine génération. » Cruel, le magazine New Scientist comparait pourtant les 246 millions de livres (285 millions d’euros) investies par le gouvernement sur ce sujet aux 19 milliards de dollars (17 milliards d’euros) de Tesla ou de Panasonic et aux 20 milliards d’euros de Volkswagen. Pire : à cause du Brexit, l’industrie automobile anglaise – en fait possédée par des capitaux étrangers – a beaucoup réduit ses dépenses en recherche et développement (R&D). Et la tendance est générale : les dépenses britanniques de R&D diminuent, elles sont même passées cette année en dessous de celles de la France – qui n’est pas un modèle en la matière. La productivité du travail y est aussi plus faible qu’ailleurs, ce qui n’est pas vraiment le signe de l’économie ultra-innovante dont parle M. Johnson.

La fin d’une époque

Pourquoi alors ces illusions ? On pourrait en donner maintes raisons : les souvenirs glorieux de Newton ou de Watt ? Une poignée d’universités bonnes élèves du classement de Shanghaï ? Un nouveau modèle d’aspirateur (Dyson était un héros national avant qu’il ne délocalise à Singapour) ?

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