L’annulation du rachat de l’italien Ilva par le géant de l’acier ArcelorMittal provoque un tollé en Italie

0
115

[ad_1]

Cette annonce a suscité de vives inquiétudes pour l’emploi à Tarente, ville des Pouilles où le taux de chômage atteint déjà le double de la moyenne nationale.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 20h40

Temps de Lecture 2 min.

En reprenant le site d’Ilva à Tarente (Pouilles) fin 2018, ArcelorMittal a gardé 8 200 employés dans cette région socialement sinistrée.
En reprenant le site d’Ilva à Tarente (Pouilles) fin 2018, ArcelorMittal a gardé 8 200 employés dans cette région socialement sinistrée. TIZIANA FABI / AFP

Le géant mondial de l’acier ArcelorMittal a annoncé lundi son intention d’annuler le rachat de l’italien Ilva, provoquant une onde de choc en Italie en raison des craintes pour l’emploi. « Le Parlement italien a retiré la protection légale nécessaire à la compagnie pour mettre en place son plan environnemental sans risquer de poursuite judiciaire, ce qui justifie cet avis de retrait », a justifié dans un communiqué le groupe sidérurgique, qui était engagé dans une bataille avec le gouvernement italien depuis plusieurs mois.

En reprenant le site d’Ilva à Tarente (sud du pays) fin 2018, ArcelorMittal, qui a gardé 8 200 employés dans cette région socialement sinistrée, s’était engagé à injecter 2,4 milliards d’euros sur cinq ans pour améliorer sa productivité et accélérer la dépollution.

L’accord de rachat stipulait toutefois que si une nouvelle législation venait affecter le plan de remise aux normes environnementales prévu pour le site et « nuire matériellement (…) à sa capacité à mettre en place son plan industriel », ArcelorMittal aurait un droit contractuel de retrait, affirme-t-il lundi dans son communiqué.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi ArcelorMittal s’ampute lourdement pour acheter l’italien Ilva

Au cœur d’un énorme procès

Le groupe invoque également des décisions rendues par le tribunal de Tarente concernant des obligations de travaux, qui vont provoquer l’arrêt des hauts-fourneaux du site, rendant impossible la mise en place du plan industriel.

En juin, ArcelorMittal avait clairement menacé de fermer le site de Tarente lorsque le Parlement italien, sous l’impulsion du Mouvement 5 étoiles (M5S), avait révoqué une « immunité pénale » accordée dans une loi de 2015, permettant au repreneur de dépolluer et de remettre le site aux normes environnementales sans crainte de poursuite pénale.

Une protection avait ensuite été réintroduite dans un décret sur les entreprises, mais le Sénat l’a supprimée en approuvant fin octobre un amendement déposé par le M5S.

Le site, qui figure parmi les plus pollués d’Europe, se trouve au cœur d’un énorme procès. Les experts cités par le parquet italien estiment que, sur 11 500 décès recensés à proximité entre 2004 et 2010, 7 500 ont été causés par des maladies cardio-respiratoires et des cancers imputables aux émissions toxiques des hauts-fourneaux.

L’annonce d’ArcelorMittal a provoqué un tollé en Italie et de vives inquiétudes pour l’emploi dans une ville où le taux de chômage atteint déjà le double de la moyenne nationale.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Ilva, le nouveau pari d’ArcelorMittal en Europe

« Ce sera un désastre »

« Nous sommes devant un vrai désastre industriel, social et environnemental », a déploré sur Twitter la secrétaire générale de la Confédération italienne des syndicats libres (CISL), Annamaria Furlan, qui a demandé « au gouvernement d’intervenir et à l’entreprise de revenir sur sa décision »

« Il s’ouvre une phase dramatique à l’issue incertaine », a jugé de son côté le secrétaire de l’Union italienne des métallurgistes (Uilm), Rocco Palombella. « Aucune entreprise n’est en mesure de produire dans un contexte aussi difficile, ayant tout le monde contre elle, du gouvernement à la région en passant par la commune de Tarente. »

Une réunion était en cours lundi après-midi, entre les ministres du développement économique, du travail, de la santé, du sud et de l’environnement italiens. D’après des sources proches du gouvernement, ce dernier ne devrait pas permettre la fermeture d’Ilva et convoquer immédiatement ArcelorMittal.

Ce retrait pourrait avoir des conséquences politiques désastreuses pour l’alliance gouvernementale en place, formée du M5S et du Parti démocrate (centre gauche), alors que la Ligue de Matteo Salvini a remporté récemment une victoire importante lors d’élections régionales en Ombrie.

M. Salvini a d’ailleurs immédiatement réagi, en demandant au premier ministre, Giuseppe Conte, de s’exprimer en urgence devant le Parlement. Si la politique du gouvernement « fait partir également les propriétaires d’Ilva (…), ce sera un désastre », a-t-il dit, « et les démissions seront l’unique réponse possible ».

Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Italie, le dilemme des ouvriers d’ILVA entre défense de l’emploi et lutte contre la pollution

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: