Au Brésil, le militant indigène Paulo Paulino tué dans une opération contre des trafiquants de bois en Amazonie

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Le drame s’est produit vendredi dans la région de Araribóia, dans l’Etat du Maranhão, l’un des plus touchés par les feux et l’exploitation forestière illégale.

Le Monde avec Reuters Publié aujourd’hui à 09h39

Temps de Lecture 2 min.

Paulo Paulino, le 10 septembre 2019 dans la région de Araribóia, dans l’Etat du Maranhão.
Paulo Paulino, le 10 septembre 2019 dans la région de Araribóia, dans l’Etat du Maranhão. Ueslei Marcelino / REUTERS

Le militant indigène Paulo Paulino, membre de la tribu des Indiens Guajajara et leader du groupe de défense de l’Amazonie « Les Gardiens de la forêt », a été tué lors d’une altercation avec des trafiquants de bois. Le drame s’est produit vendredi 1er novembre, dans la région de Araribóia, dans l’Etat du Maranhão, l’un des plus touchés par les feux et l’exploitation forestière illégale.

Dans un communiqué, l’association APIB, qui fédère les intérêts des populations indigènes, précise que Paulo Paulino a été tué d’une balle dans la tête, et qu’un bûcheron a également été tué dans les heurts. Un autre membre des « Gardiens de la forêt », Laercio Guajajara, a été blessé et rapidement hospitalisé.

La police brésilienne a confirmé l’information et a annoncé l’ouverture d’une enquête. « Nous poursuivrons les responsables de ce crime devant la justice », a promis Sergio Moro, le ministre de la justice.

Menaces de mort

Le groupe de défense des « Gardiens de la forêt » a été créé en 2012 à l’initiative des Indiens Guajajara, las de voir leurs terres rongées par des coupes illégales. Cette milice mène des patrouilles armées dans la réserve d’Araribóia, où vivent quelque 5 300 Indiens répartis sur 4 130 mètres carrés. Les membres du groupe y détruisent les campements illégaux des bûcherons qui exploitent abusivement cette partie de la forêt amazonienne, officiellement placée sous protection du gouvernement brésilien.

Régulièrement, les « Gardiens de la forêt » reçoivent des menaces de mort, et plusieurs ont été tués ces dernières années au cours d’opérations, dont le coordinateur de l’agence environnementale Ibama, Roberto Cabral. « Nous avons informé plusieurs agences fédérales de ces menaces, mais rien n’a été fait », a déploré Sonia Bone, l’une des porte-parole de la tribu Guajajara, actuellement en Europe pour une campagne de défense de la cause indigène intitulée « Sang indigène : plus une goutte de plus ».

Au Guardian, Gilderlan Rodrigues, coordinateur du Conseil de médiation indigène dans la région de Maranhão, a confirmé que Paulo Paulino avait déjà été menacé de mort à plusieurs reprises au cours des derniers mois. « Leur travail dérange ceux qui veulent piller leur territoire », résume le responsable, précisant que les bûcherons soupçonnés du meurtre étaient entrés dans la réserve sans autorisation.

« Mon sang bout »

A l’ONG Survival International, Paulo Paulino s’était confié au début de l’année 2019, après l’élection de Jair Bolsonaro :

« Cela me met tellement en colère de voir ça. Ces gens pensent qu’ils peuvent venir ici, dans notre maison, et se servir dans notre forêt ? Non. Nous ne pouvons pas les laisser faire ça. Nous ne pénétrons pas dans leurs maisons pour tout voler, non ? Mon sang bout, je suis tellement en colère. »

Le Brésil a provoqué l’inquiétude et attiré les critiques de nombreux pays en août et septembre avec des incendies qui ont ravagé des régions entières d’Amazonie, en raison de la déforestation et à la faveur de la saison sèche. Le président Jair Bolsonaro, climatosceptique, a été mis en cause au Brésil comme à l’étranger pour avoir soutenu le développement de l’activité minière et agricole dans des zones protégées, et pour avoir affaibli les principaux organismes de préservation de l’environnement.



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