En Pologne, la nomination très ralentie d’un chercheur spécialiste de l’antisémitisme

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Michal Bilewicz a souvent été la cible de membres du PiS, le parti au pouvoir, qui l’ont accusé de porter préjudice à la réputation du pays.

Par Publié aujourd’hui à 10h53

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« Juifs dehors », peut-on lire sur le mur du bâtiment abritant le mouvement civique antifasciste des Citoyens de Pologne, le 26 février 2019 à Varsovie.
« Juifs dehors », peut-on lire sur le mur du bâtiment abritant le mouvement civique antifasciste des Citoyens de Pologne, le 26 février 2019 à Varsovie. JANEK SKARZYNSKI / AFP

La politique historique du gouvernement ultraconservateur polonais se retrouve-t-elle, une fois de plus, en porte-à-faux avec la liberté de recherche ? La présidence de la République polonaise retient, depuis plus d’un an, la nomination au titre de professeur du chercheur Michal Bilewicz, spécialiste reconnu en matière de recherches sur l’antisémitisme, la xénophobie et le langage de haine. L’universitaire, directeur du Centre des études sur les préjugés de l’Université de Varsovie, avait été par le passé la cible de membres de la majorité du PiS (parti Droit et Justice), qui l’accusaient de porter préjudice à la réputation du pays.

La signature du président à la nomination au titre de professeur – la plus haute distinction académique – est pourtant censée être une simple formalité. Le président n’a pas de droit de regard sur la nature des recherches menées par les nominés. L’administration présidentielle a toutefois communiqué que le cas de M. Bilewicz est « analysé à la chancellerie » et qu’il sera transmis au président Andrzej Duda, « après clarification de tous les doutes qui sont apparus au moment de la préparation du dossier ». « C’est une réponse curieuse, car la présidence n’a pas la compétence d’analyser la qualité des candidatures, souligne M. Bilewicz. Ma recommandation a été présentée sur la base d’une délibération du jury favorable à l’unanimité. »

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Pas au goût du pouvoir

Si la réglementation ne spécifie pas de date butoir à laquelle le président doit apposer sa signature, ce délai de plus d’un an est considéré comme exceptionnel dans le monde académique. « Je veux toujours penser qu’il s’agit de lourdeurs administratives, explique M. Bilewicz. J’ai commencé à m’inquiéter en voyant que des nominés dont le dossier avait été déposé après moi avaient déjà obtenu la signature du président. » L’universitaire a reçu, par ailleurs, de plus en plus de signaux indiquant que ses recherches n’étaient pas du goût du pouvoir. En mai, il avait été la cible, sur les réseaux sociaux, d’un membre du cabinet du premier ministre, Andrzej Pawluszek, qui recommandait aux autorités administratives de « contrôler les dotations publiques des antifascistes professionnels ».

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Les ennuis de Michal Bilewicz avec la droite dure polonaise ont commencé en mars 2018, quand, dans le cadre des commémorations des purges antisémites du régime communiste de 1968, le chercheur a donné une conférence remarquée au Musée des juifs de Pologne Polin. Des figures nationalistes ainsi que des membres de la majorité ultraconservatrice ont accusé l’événement d’avoir un caractère « antipolonais. » Deux sénateurs PiS ont interpellé le ministre de la culture, accusant Michal Bilewicz de « manque d’objectivité » et le Musée Polin d’être devenu un « instrument politique ».

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