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Le chef démocrate de la commission du Renseignement veut rendre publiques les auditions à huis clos, en début de semaine prochaine.
La meilleure défense, c’est l’attaque : Donald Trump a affirmé vendredi 1er novembre dans un meeting que la procédure en destitution lancée par les démocrates lui ferait obtenir une « majorité en colère » à l’élection présidentielle de 2020. « Nous n’avons jamais eu autant de soutien qu’actuellement », a déclaré le président républicain devant des milliers de partisans enthousiastes dans une salle bondée à Tupelo, dans l’Etat conservateur du Mississippi, représentatif du cœur de son électorat.
La dernière moyenne des sondages lui accorde pourtant 40,9 % d’approbation parmi les Américains. Mais le dirigeant estime indispensable de galvaniser le noyau dur de sa base électorale pour avoir des chances de réélection en novembre prochain.
La procédure d’impeachment mise en œuvre par la majorité démocrate de la Chambre des représentants est une « attaque contre la démocratie elle-même », a-t-il tempêté. « Mais je vous le dis, les républicains sont vraiment forts. »
Les dépositions vont être rendues publiques
Ce meeting est le premier du chef de l’Etat depuis le vote jeudi de la majorité démocrate ouvrant la voie à une destitution. Le chef démocrate de la commission du renseignement de la Chambre Adam Schiff a déclaré à l’agence Associated Press (AP), vendredi, que les groupes d’enquête pourraient publier les retranscriptions des auditions à huis clos en début de semaine prochaine. Adam Schiff a ajouté que les trois groupes d’experts chargés de l’enquête devaient encore effectuer « un certain nombre d’auditions ».
Après le vote crucial de la Chambre, qui a clairement rapproché la menace de sa mise en accusation mais a montré des républicains faisant bloc autour de lui, l’ancien homme d’affaires se montre offensif. « Cela a galvanisé ma base comme je n’avais jamais vu, a-t-il déclaré quelques heures après le vote, dans un entretien accordé à la publication conservatrice Washington Examiner. Impeachment : C’est un mot très sale, je n’arrive pas à croire que les démocrates qui ne font rien essayent de me le coller, c’est un affront. Et je pense que ça va se retourner contre eux. »
Trump envisage de lire le compte-rendu de l’appel
Dénonçant un « abus de pouvoir » du milliardaire, la présidente démocrate de la Chambre Nancy Pelosi s’attèle depuis des semaines à placer cette procédure sous le sceau de la solennité, bien consciente qu’une apparence trop politique diviserait encore plus profondément le pays à l’orée des élections présidentielle et législatives de 2020. « Il ne s’agit pas de sa personnalité ou de sa politique. Il s’agit de notre devoir de défendre la démocratie », a-t-elle tweeté vendredi.
Après des mois de réticences, elle avait décidé le 24 septembre d’engager son parti sur cette voie périlleuse à la suite des révélations sur un appel téléphonique entre Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky au cœur de l’été.
Les démocrates accusent M. Trump d’avoir abusé de son pouvoir à des fins personnelles, Joe Biden étant bien placé pour l’affronter lors de la présidentielle l’an prochain. Pour prouver l’aspect « irréprochable » de l’appel, le républicain envisage même de lire aux Américains le fameux échange avec M. Zelensky, a-t-il déclaré au Washington Examiner : « Je vais m’asseoir, peut-être au coin du feu en direct à la télévision, et je lirai la transcription de l’appel, parce que les gens doivent l’écouter. »
La Maison Blanche a publié un compte-rendu de cet appel qui n’a pas apaisé les soupçons des démocrates, au contraire. Donald Trump y mentionne directement les Biden.
Le président américain reste très populaire auprès de sa base, mais l’affaire semble l’avoir affecté dans un sondage publié vendredi, qui montre 74 % de soutien chez les républicains, « un plus bas », selon le Washington Post et ABC. Au total, « moins de quatre Américains sur dix » (38 %) approuvent son travail. Comme au Congrès, le soutien pour sa destitution suit des lignes profondément partisanes : 49 % des Américains y sont favorables et 47 % contre. Et les sympathisants des deux partis y apparaissent symétriquement opposés : chez les démocrates, le soutien explose à 82 %, tandis que 82 % des républicains sont contre.
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