En Espagne, la « Meute de Manresa » réveille le débat sur la différence entre viol et abus sexuel

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Jeudi 31 octobre, un tribunal de Barcelone a décidé de condamner cinq hommes pour « abus sexuel », pour avoir imposé des pénétrations et fellations à une adolescente de 14 ans, ivre et droguée.

Par Publié aujourd’hui à 21h01

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Des étudiantes, à Barcelone, en mai 2018, brandissent des pancartes et crient des slogans lors d’une manifestation contre le viol, après que cinq hommes, accusés de viol collectif, ont été condamnés pour « abus sexuel »
Des étudiantes, à Barcelone, en mai 2018, brandissent des pancartes et crient des slogans lors d’une manifestation contre le viol, après que cinq hommes, accusés de viol collectif, ont été condamnés pour « abus sexuel » MATTHIAS OESTERLE/ZUMA WIRE/DPA

Dans le langage courant, un viol est une relation sexuelle imposée à une autre personne, sans son consentement. C’est aussi comme cela que la Convention d’Istanbul préconise de le définir juridiquement. Cependant, dans le code pénal espagnol, comme dans celui de nombreux autres pays (dont la France), la question du consentement n’apparaît pas. En Espagne, concrètement, pour qu’il existe une « agression sexuelle », les juges doivent accréditer que les auteurs des faits ont eu recours à la « violence ou l’intimidation ». Sinon, les faits sont considérés un simple « abus sexuel ».

« L’attaque à son intégrité sexuelle fut extrêmement intense et particulièrement dénigrante »

Jeudi 31 octobre, c’est ainsi qu’un tribunal de Barcelone a décidé de condamner cinq hommes pour « abus sexuel », pour avoir imposé des pénétrations et fellations à une adolescente de 14 ans, ivre et droguée. Ils ont été condamnés de dix à douze ans de prison et devront verser 12 000 euros d’indemnités à la victime car « l’attaque à son intégrité sexuelle fut extrêmement intense et particulièrement dénigrante, sur une mineure en situation de détresse ». De quoi provoquer une vive controverse, non pas tant pour la durée des peines de prison infligées, sévère, que du message envoyé dans la société, qui relativise le viol et traduit un manque d’empathie, selon les associations féministes qui avaient déjà convoqué des centaines de manifestations à la fin du procès, en juillet.

« Une autre sentence indigne de la justice patriarcale, a ainsi dénoncé la maire de Barcelone, Ada Colau, sur Twitter. Une fille de 14 ans inconsciente fut violée en groupe. Je ne suis pas juge et je ne sais pas combien d’années de prison ils méritent, ce que je sais c’est que ce n’est pas un abus, c’est un viol ! »

Lire aussi Un jugement sur le « viol » d’une adolescente inconsciente fait polémique en Espagne

Un écho à « la Meute » de Pampelune

Le 29 octobre 2016, la victime, sous l’effet de l’alcool et la marijuana, a été entraînée par un jeune homme, majeur, dans un lieu écarté, en marge d’une fête célébrée dans une usine désaffectée de Manresa, commune ouvrière de Catalogne. Alors qu’elle se trouvait dans un état second, « inconsciente, sans savoir ce qu’elle faisait et ce qu’elle ne faisait pas », selon le verdict, il a pu « réaliser des actes sexuels sans violence ni intimidation », puis il a été chercher plusieurs autres jeunes, tous majeurs, auxquels il aurait dit, selon plusieurs témoins : « C’est ton tour, quinze minutes chacun. »



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