Un soldat israélien condamné à un mois de travaux d’intérêt général après la mort d’un adolescent palestinien

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Cette peine minime vient clore un premier procès lié aux « marches du retour » de Gaza, qui ont fait plus de 200 morts et 18 000 blessés depuis mars 2018.

Par Publié aujourd’hui à 19h00

Temps de Lecture 4 min.

Le premier procès devant une cour militaire israélienne lié à la « grande marche du retour », qui a enflammé la barrière de séparation entre la bande de Gaza et Israël, à partir de mars 2018, s’est conclu par l’annonce, mercredi 30 octobre, d’une condamnation minime prononcée contre un soldat israélien. Ce militaire, dont l’identité n’a pas été révélée, avait plaidé coupable pour avoir ouvert le feu sans ordre sur un adolescent palestinien, Othman Rami Halles, 15 ans, alors que celui-ci escaladait la barrière, sans arme, le 13 juillet 2018.

Le jeune homme est mort. Le soldat a été condamné à trente jours de travaux d’intérêt général (TIG) au sein de l’armée et de soixante jours avec sursis ; il a aussi été rétrogradé. Les enquêteurs ont estimé qu’il avait « mis en danger » « l’émeutier » palestinien, mais ils n’ont pas été en mesure de conclure à une relation de « cause à effet » directe entre le tir du soldat et la mort du jeune homme. Cette scène avait été filmée et avait fait l’objet d’un documentaire de la chaîne britannique BBC en langue arabe.

Depuis le 30 mars 2018, cinq points de la zone frontalière clôturée qui sépare Israël de la bande de Gaza, sur le flanc Est de l’enclave, ont été le théâtre d’une mobilisation pour le droit au retour des Palestiniens sur les terres dont ils ont été chassés ou qu’ils ont fuies à la création de l’Etat d’Israël, en 1948, puis contre le blocus qu’il impose à Gaza depuis 2007.

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Nombre massif de blessés par des tirs à balles réels

Après une première phase qui a mobilisé des dizaines de milliers de personnes, sur deux millions d’habitants, le mouvement a été récupéré par le Hamas. Quelques milliers de personnes le perpétuent chaque vendredi, dans l’indifférence de la majorité des Gazaouis. Les morts demeurent régulières. Le Centre pour les droits humains Al-Mezan, basé à Gaza, estime que 211 manifestants palestiniens, pour la plupart désarmés, ont été tués dans ces manifestations, et plus de 18 000 blessés. Le ministère de la santé compte 124 amputés au niveau des jambes. Un soldat israélien a été tué.

Ce nombre massif de blessés par des tirs à balles réels a défini l’action de l’armée israélienne contre ce mouvement. Dès les premiers jours, de jeunes manifestants avaient été visés alors qu’ils demeuraient éloignés de la barrière et ne menaçaient pas immédiatement la vie des soldats ni l’intégrité territoriale de l’Etat hébreu. L’armée affirme cependant avoir privilégié les meneurs dans la foule, et justifie une forme de répression préventive nécessaire.

Suite à la publication, en février, d’un rapport mandaté par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, l’armée israélienne a ouvert une enquête sur ces morts. Le procureur militaire avait décidé par la suite de se pencher sur le cas d’une poignée de soldats accusés de n’avoir pas respecté leurs règles d’engagement, dont celui dont la condamnation a été annoncée mercredi.

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Depuis le début des marches, tandis qu’Israël passait par deux élections législatives, en avril et en septembre, le pays n’a pas débattu de la politique purement sécuritaire menée à Gaza et de ses impasses. Mais avec le voisin égyptien, Israël a discrètement assoupli le blocus imposé à l’enclave, où le Hamas a dû réprimer en mars un mouvement de protestation contre la vie chère, au sein duquel s’exprimait une grogne profonde contre le mouvement islamiste au pouvoir.

Quelques avancées dans la négociation

A la faveur de négociations de trêve menées via l’Egypte, le Hamas a réduit la mobilisation les vendredis, jours de marche, tandis qu’Israël autorisait le Qatar à verser des fonds pour financer les salaires des fonctionnaires du Hamas et des programmes d’aides sociales.

Israël a par ailleurs attribué des permis de sortie additionnels à quelques milliers de travailleurs, et facilite des réparations d’infrastructures. A la frontière égyptienne enfin, le point de passage commercial de la porte Saladin, ouvert dès février 2018 avec l’accord tacite d’Israël, offre désormais une relative respiration à l’économie locale. La route égyptienne a notamment permis l’entrée dans Gaza de 6 000 tonnes de ciment et de six millions de litres de diesel par mois pendant la première moitié de l’année, selon le ministère de l’économie de Gaza, tenu par le Hamas.

Selon un récent rapport du Washington Institute (un think tank américain), cette route permet de contourner le contrôle drastique imposé par Israël sur le commerce de certains biens jugés sensibles, notamment sur le ciment ou, d’après la chaîne israélienne Kan, sur les pneus. Ces derniers sont bannis du terminal israélien de Kerem Shalom (où le trafic commercial représente environ dix fois celui de son équivalent égyptien), depuis que des émeutiers en ont brûlé, durant les marches du retour, pour s’abriter derrière leurs écrans de fumée. En septembre, l’envoyé du Qatar Mohammed Al-Emadi a affirmé à la chaîne Al-Jazira que ce commerce frontalier s’élevait à 40 millions d’euros par mois, dont le Hamas tirerait 10,8 millions d’euros de taxes.

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