face à la crise sociale, le gouvernement annule la COP25

0
106

[ad_1]

Le remaniement et les mesures annoncés par Sebastian Piñera n’ont pas convaincu les manifestants. La Conférence mondiale sur le climat, prévue début décembre à Santiago, a été annulée.

Par et Publié aujourd’hui à 11h02

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Sur le site qui devait accueillir la conférence pour le climat COP25, à Santiago, le 30 octobre.
Sur le site qui devait accueillir la conférence pour le climat COP25, à Santiago, le 30 octobre. Esteban Felix / AP

Secoué par une forte crise sociale, le Chili a renoncé à accueillir la 25e conférence mondiale sur le climat, la COP25, qui devait se tenir du 2 au 13 décembre à Santiago. « C’est avec un profond sentiment de douleur, parce que c’est douloureux pour le Chili, que notre gouvernement a décidé de ne pas organiser le sommet de l’APEC [le forum de Coopération économique Asie-Pacifique, prévu mi-novembre à Santiago], ni celui de la COP25 », a déclaré le président de droite Sebastian Piñera, mercredi 30 octobre. Une annulation de dernière minute, inédite dans l’histoire des négociations sur le climat, qui risque de freiner la dynamique visant à augmenter les efforts dans la lutte contre le dérèglement climatique.

Lire aussi Après le renoncement du Chili, la COP25 sur le climat peut-elle être organisée ailleurs ?

« Notre première préoccupation est de rétablir l’ordre public, la sécurité de nos citoyens et la paix sociale », a justifié Sebastian Piñera, alors que de nouvelles mobilisations, ponctuées d’incidents violents et d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, ont eu lieu ces derniers jours à Santiago et dans d’autres villes du pays. Lundi, en marge d’un défilé vers la Moneda, le palais présidentiel chilien, un centre commercial a été saccagé et incendié. M. Piñera a officiellement levé l’état d’urgence dimanche soir et retiré l’armée des rues. Une présence qui avait indigné les manifestants, car elle ravivait un fort traumatisme chez les Chiliens ayant vécu la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990).

Série de mesures

Le président a également annoncé une série de mesures – hausse du salaire minimum et des pensions de retraite les plus basses, gel du prix de l’électricité, augmentation des impôts pour les plus riches, entre autres – et remanié son gouvernement. Il a notamment écarté certaines des figures les plus controversées, parmi lesquelles Andrés Chadwick, ministre de l’intérieur et cousin de Sebastian Piñera. Pas de quoi éteindre la colère des Chiliens pour autant. « Les mesures annoncées par le président Piñera ne sont qu’un premier pas, dans le cadre d’une discussion beaucoup plus profonde que doit avoir le Chili sur sa société, estime Raimundo Frei, sociologue au Programme des Nations unies pour le développement. Il faut des mesures plus consensuelles, élaborées avec davantage de dialogue entre le gouvernement et la population. »

Lire aussi Chili : nouvelle manifestation à Santiago contre les inégalités socio-économiques

La décision d’annuler le sommet de l’APEC et la COP25 a été mal accueillie par les milieux d’affaires et le secteur du tourisme, qui misaient gros sur ces événements. « C’est une douche froide […], une terrible nouvelle pour notre industrie, composée à 98 % de petites et moyennes entreprises », a regretté la vice-présidente exécutive de la Fédération des chefs d’entreprises touristiques dans une interview à la radio chilienne Bío-Bío. Le coût de l’annulation de la Conférence sur le climat n’a pas encore été évalué, mais le Congrès chilien avait approuvé, en avril, un budget de 35 millions de dollars pour l’organisation de l’événement.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: