Les agressions au couteau, triste quotidien londonien

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Le fléau dure depuis des années et s’aggrave au point que les médias parlent d’épidémie. Les chiffres sont inquiétants, comme l’âge des victimes et des agresseurs, des hommes jeunes, voire des adolescents.

Par Publié aujourd’hui à 23h59

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La police sécurise le secteur après une attaque au couteau près de Smith Square dans le quartier de Westminster à Londres, le 15 août.
La police sécurise le secteur après une attaque au couteau près de Smith Square dans le quartier de Westminster à Londres, le 15 août. TOLGA AKMEN / AFP

LETTRE DE LONDRES

Un coup d’œil par hasard ces derniers jours sur l’application de voisinage Nextdoor, où l’on s’échange les adresses de serruriers ou les conseils sur les écoles publiques du coin. Et puis ce message, datant de la veille, le 24 octobre : « Je viens d’apprendre que deux personnes ont été victimes d’une attaque au couteau ce matin à Kingsbury [nord-ouest de Londres]. J’espère qu’ils sont OK. Prenez soin de vous. » Une seule réaction d’abonné sur l’application : un laconique « Les temps sont durs ».

On vérifie : le journal local confirme l’information. L’incident semble avoir eu lieu vers 10 heures, pas loin de la station de métro Kingsbury, mais l’article en ligne ne donne pas davantage de précisions. Il faisait un temps britannique ce matin-là, frais et pluvieux, dans cette banlieue typique de la classe moyenne, dont une forte proportion de familles d’origine indo-pakistanaise. A quelques rues de là, plus à l’ouest, dans un autre quartier résidentiel d’apparence paisible, un homme de 21 ans a été poignardé mi-juillet dans un jardin public. Deux adolescents du coin, 16 et 18 ans, ont été arrêtés dans la foulée.

Les agressions au couteau n’ont malheureusement rien de nouveau au Royaume-Uni. Mais ce fléau dure et s’aggrave, malgré les multiples initiatives publiques des dix dernières années. Les médias parlent désormais d’épidémie.

Les chiffres sont inquiétants, tout comme l’âge des victimes et des criminels : pour l’essentiel, des garçons, adolescents ou de jeunes adultes. Dans un récent rapport (juillet 2019), l’Office national des statistiques comptabilise 47 000 agressions au couteau en Angleterre et au Pays de Galles dont 14 800 pour la seule agglomération de Londres sur les douze mois s’étant achevés en mars, au plus haut depuis que les chiffres sont collectés, en 2011. Sur cette période, 285 homicides ont été perpétrés avec des couteaux (ou des tessons de bouteille), soit 39 % du total des homicides en Angleterre et Pays de Galles.

Banalisation de ces crimes

Au-delà des chiffres, le plus choquant est la banalisation de ces crimes : les drames ont souvent lieu devant des fast-foods, des arrêts de bus ou des jardins publics. Le public semble s’y être habitué. Les médias locaux en parlent, mais les nationaux très peu : ceux-là, ils sont focalisés sur le Brexit.

Le 24 septembre, deux hommes ont été poignardés à mort en l’espace de deux heures dans l’ouest de Londres. Tashan Daniel, un jeune sportif de 20 ans, a été agressé sur le quai du métro, à la station Hillingdon, alors qu’il se rendait à l’Emirates Stadium pour voir un match de football d’Arsenal. A Acton, un homme de 22 ans est mort lui aussi après avoir été attaqué par un groupe de jeunes dans une rue commerçante. « L’un deux tenait un grand couteau comme ceux qu’on voit dans les films de Rambo », raconte un témoin de l’agression à l’Evening Standard. Ces deux drames portaient alors à 111 les enquêtes pour meurtre sur Londres depuis le début de l’année.

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